jeudi 20 décembre 2007
L’ABC du conseil de gestion à l’exploitation agricole
Comme je le disais, le conseil de gestion aux exploitations agricoles (CdG) permet aux producteurs d’avoir une image sur la rentabilité de son travail et de prendre des décisions d’orientation sur leurs exploitations agricoles en vue d’augmenter leur revenu et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie. Il se base sur des étapes d’enregistrement de données, d’analyse des résultats, de prévision et de suivi.Le conseil inclut une dimension d’aide à la décision pour le paysan ce qui implique de comprendre les caractéristiques de son exploitation et la façon dont il prend ces décisions.
Il faut d’abord comprendre ce qu’est une exploitation agricole. C’est un système complexe avec différents éléments (les cultures, les troupeaux, la force de travail, le grenier etc.) en interaction avec son milieu (sol, climat, etc. La façon de prendre une décision sur exploitation est différente selon chacune d’elles.
Les décisions des paysans s’expliquent par les objectifs qu’ils poursuivent et par les moyens dont ils disposent. Toutefois, ces décisions sont prises alors qu’ils ne disposent pas ou peu d’informations sur le climat de la campagne à venir, les prix des produits agricoles au moment des prochaines récoltes, les techniques proposées par la recherche ou disponibles dans d’autres régions, etc. Mais aussi car ils n’ont qu’une information imparfaite sur leur propre exploitation (le rendement des différentes parcelles, l’impact d’une technique sur la production, les marges obtenues pour chaque culture, etc.)
Le conseil à l’exploitation n’a donc pas pour but de modifier ce processus mais de le rationaliser et de le rendre plus explicite. Sans conseil, le paysan prendra de toute façon une décision. Dans le cadre d’une démarche de conseil, il prendra probablement une décision plus réfléchie car il sera incité à formaliser sa réflexion, à discuter des intérêts et des inconvénients de ses choix avec ses voisins et le conseiller.
Le conseil à l’exploitation fait partie des services à l’agriculture, comme l’approvisionnement en intrants, le crédit, l’appui à la commercialisation, la recherche, la formation des producteurs, etc.. Il génère des effets directs et indirects intéressant un grand nombre de familles paysannes comme :
-L’amélioration des résultats des exploitations : le CdG débouche sur une amélioration des pratiques agricoles, et en ce sens représente une contribution à la vulgarisation agricole et une meilleure allocation des moyens de production disponibles. Les impacts du conseil dépassent le cadre des seuls participants qui sont souvent des leaders d’opinion dans leur milieu. Les informations, les techniques, les normes sont véhiculées à travers les réseaux socio-professionnels qui existent en milieu rural. Le CdG a un effet d’entraînement dans la communauté. Pour un producteur qui apprend comment traiter les maladies par exemple, c’est tout le site qui en profite.
-La participation à une démarche de conseil développe leurs capacités de gestion comme savoir gérer les diverses activités mais aussi ses revenus, bien gérer les ressources collectives de la famille (terre, travail, capital) que la maîtrise des outils (remplir de fiches ou le carnet d’exploitation, etc.). Le CdG leur fait prendre conscience de leur statut d’acteur disposant d’une marge de manœuvre pouvant construire son avenir. Il renforce le sentiment d’auto-estime nécessaire pour libérer les énergies et affronter les défis.
Il prolonge et renforce les actions d’alphabétisation et post-alphabétisation et donne l’envie aux membres de mieux maîtriser l’écrit et le calcul. Il constitue une application concrète quotidienne des enseignements de base.
Ceci résume assez bien l’idée du Conseil de gestion (CdG). Mais concrètement, qu’est-ci qui se passe sur le terrain ? Prenons un exemple concret. D’abord, un producteur doit s’intéresse au Conseil de gestion et devenir adhérent. Il y a donc de la sensibilisation des groupes de producteurs à la démarche CdG dans l’objectif de susciter le volontariat, car ces derniers payent donc une cotisation lui assurant un suivi par le conseiller. Cette activité concerne tous les producteurs des groupements et unions du même site (adhérents ou non) et toutes personnes intéressées par le CdG. Elle se fait au cours de rencontres collectives spécifiques, de façon individuelle et de manière occasionnelle (AG unions, radio, presse, etc.). Lors de la séance de sensibilisation, le conseillers présente aux producteurs présents les objectifs et finalités du CDG ; les avantages, inconvénients et compétences ; les critères d’adhésion ; le déroulement des activités et la présentation des outils ; les domaines concernés par le CDG ; les acteurs impliqués dans la gestion de la démarche et leurs rôles. Des témoignages d’anciens adhérents et du membre du COCdG complètent l’exposé du conseiller.
Il y a formation des volontaires ayant adhérés à la démarche, à l’utilisation des outils de collecte des données.
Un conseiller visite ensuite plusieurs producteurs sur leurs parcelles à toutes les deux semaines. Ils discutent ensemble des itinéraires techniques, des problèmes ponctuelles qui surviennent, le traitement des maladies, etc. Le conseiller s’assure également que toutes les dépenses et les revenus sont enregistrés dans le cahier de l’adhérent. Ce suivi-conseil concerne prioritairement les adhérents et touche indirectement les non adhérents qui profitent du passage du conseiller ou de la cellule pour avoir des conseils dans les domaines techniques et économiques.
Le conseiller fait ensuite les calculs permettant par la suite de restituer les résultats aux producteurs (marge brute, rendement, dépenses…)
Il y a ensuite restitutions individuelles des résultats et/ou collectives (sur demande des adhérents du groupe) par le conseiller avec l’appui des agronomes. On lui remets par écrit les résultats et on discute avec de recommandations afin qu’il s’améliore l’année suivante. On peut proposer une amélioration du rendement par de meilleures techniques agricoles, une meilleure commercialisation par une planification des cultures, ou simplement un meilleur contrôle des dépenses. Le conseil dépend de la situation du producteur, de ses besoins, mais surtout du changement que le producteur est prêt à accepter (ce qui n’est facile à identifier !). Les producteurs passent ensuite à la prévision pour la campagne suivante. Cela permet d’évaluer les dépenses nécessaires et aussi de valider les recommandations faites auparavant.
Pendant la saison, le dispositif de Conseil de gestion offre sur demande des formations spécifiques, organise des rencontres débats sur des thèmes et problèmes techniques.
Finalement, le Bilan Annuel est une occasion de rassembler plus du quart des 400 producteurs adhérents pour faire une présentation collective des résultats de partout au Burkina.
Ici, la plupart des producteurs font suivre leur production maraîchère, c’est-à-dire les légumes. Pourquoi les producteurs se restreignent seulement à une culture alors qu’ils pourraient considérer également toutes les activités faisant vivre la famille ? Et bien ça c’est une question difficile que je ne détaillerai pas ici. Les intéressés peuvent se manifester et je ferai une entrée à ce sujet si els gens le désirent.
En résumé, pour les visuels, le CdG c’est :
Comme rien n’est parfait dans la vie, il y a des aspects qui font en sorte que la portée et la qualité du conseil peuvent être diminuées. La question que je vous pose est donc :
Qu’est-ce que vous aimez dans le dispositif de conseil de gestion comme méthode de développement ?
Et aussi quels aspects (quels qu’ils soient) peuvent affectés l’ampleur et la qualité du conseil comme moyen de développement des populations rurales ? Quels sont les défis reliés à ce moyen de développement ?
En ayant votre opinion, on va pouvoir débattre des bons et des mauvais points que VOUS aurez identifiés. En espérant que ça rende la discussion intéressante ! Le débat se fera dans la section commentaire. Partagez votre opinion ! Et même si c’est juste pour poser une question, allez-y ! Ça va animer la discussion j’en suis sûr !
Source :
L’UNITE D’APPUI AGRO-ECONOMIQUE
Le Conseil à l’exploitation familiale à la FEDERATION NATIONALE DES GROUPEMENTS NAAM (F. N. G. N.), Outils et méthode, Burkina Faso Mai 2006
Guy Faure, Patrick Dugué, GUIDE PRATIQUE SUR LE CONSEIL A L’EXPLOITATION FAMILIALE : EXPÉRIENCES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
lundi 17 décembre 2007
Dieu est grand...
Vous l’aurez peut-être remarqué, dans mon blogue, je ne parle pas trop de la pluie et du beau temps. Je ne décris pas en long et en large ce qui se passe chaque jour que Dieu me permet de vivre. Je ne vous dis pas par exemple que je joue parfois au soccer, que la poussière soulevée du terrain de sable sur lequel on joue m’empêche de respirer, que la partie est souvent interrompue par une mobilette traversant le terrain, ou plus souvent par un troupeau de bœufs! Je ne vous ai pas trop raconté non plus que je me suis acheté un manteau parce que oui, le matin, j’ai vraiment froid. Il fait 20 degré! C’est ça s’acclimater je suppose! Je vous ai pas raconté non plus comment je suis demeuré perplexe et sans mot devant une sœur à la maison qui essayait tant bien que mal de m’apprendre le moré. Ce n’est pas facile d’apprendre la langue locale quand ton professeure te parle sans vêtement pour couvrir le haut de son corps! (elle a un bébé qu’elle doit alléter) Je ne vous pas non plus dit comment j’ai pu faire pour transporter une table, deux tabourets et un coussin en un seul voyage de vélo pour transporter à la maison! Je ne vous ai pas encore exprimé mon grand étonnement quand j’ai découvert l’imitation parfaite des cafés à la vanille de chez Tim Hortons. Du café instantané, du lait EagleBrand et de l’eau chaude. On se régale! Je n’ai finalement pas encore rendu mes amis jaloux! Et oui les boys, ici dans les petits bar au Burkina, il n’y a que des grosses bières! Et elles coûtent seulement 1 piasse!
Il y plein de sujets comme ça que j’ai pas encore touché. Mais celui de la famille me préoccupe un peu plus. Cette famille m’a accueilli, ils m’ont ouvert leur porte et ils ne m’ont rien demandé. Ils m’ont accepté comme membre de la famille et ils m’ont traité comme un fils. Pour ça, je les remercie du fond de mon cœur. Ils ont voulu qu’un étranger cohabite avec eux. Ce n’est pas chose facile et pour ça je leur en suis vraiment reconnaissant.
Mais j’ai tout de même déménagé récemment. Oui, j’ai changé de maison. Grâce à ça, j’ai pu mieux cerner le pourquoi de l’absence de texte à ce sujet. En effet, je ne pouvais pas vraiment rendre un texte intéressant quand moi-même que je n’étais pas passionné, inspiré par la famille avec qui je demeurais. C’est un peu long à expliquer, mais disons qu’être un vrai fils supposent aussi que tu dois agir comme un fils. On attendait de moi que je comprenne les subtilités, les non-dits, les choses à faire, à ne pas faire, les choses à dire et surtout à ne pas dire. De mon côté, j’ai aussi fait des erreurs que je n’ai comprises qu’à la fin. J’ai aussi un besoin en liberté qui ne concordait pas toujours avec ce que la famille attendait de moi. Bref, malgré que je mangeais très bien, que j’étais très bien logé, que je pouvais souvent rire avec eux, ce n’était pas toujours facile.
Maintenant je vis tout près d’un collègue de travail devenant très rapidement un ami. Je peux lui demander conseil sur tout, ce qui rend mon quotidien vraiment plus facile. J’ai une petite chambre dans une cour de 4 familles. Je me fais moi-même à manger et je vais aussi chercher mon eau à 200 mètres. Toute mon eau, même pour la douche! Et tout ça avec le « yellow fever », mon vélo adoré! La dynamique est vraiment différente. Seul les enfants et jeunes adultes comprennent le français, des femmes font cuire des arachides tout près de chez moi et des troupeaux de bœufs et de chèvres passent à deux coins de rue. La vie est vraiment plus difficile dans ce quartier, mais malgré ça, je me sens plus chez moi. J’ai moins de confort matériel, mais je trouve plus de raison de sourire le matin. Hier seulement, ma voisine triait les coquilles des arachides devant ma porte…Ça m’a réveillait et je trouvait ça vraiment très drôle! Je fais peur à beaucoup plus d’enfants et les 40 litres d’eau que je dois aller chercher à chaque deux jours me donnent vraiment chaud! Mais vraiment, c’est bien!
Grâce à Moussa, le collègue qui vit tout près de chez moi, j’apprends plus que jamais sur les relations humaines et aussi sur la place que peut avoir la religion dans la vie d’un homme (ou d’une femme!). Je ne viens pas religieux, mais du loin, je pondère mes opinions. Relisez le titre de cet article….
Je me sens trop chanceux de partager ce quotidien avec un ami tout près. Rien n’aurait pu prédire ça, parce que je me suis retrouvé à cet endroit par un pu hasard, sans que ce soit lui qui arrange le tout. C’était la volonté de Dieu…LOL. Vraiment, quand des histoires comme ça arrive, j’ai envie de le dire…Dieu est grand!
La pluie et le beau temps
L’air du temps
Nous, sahéliens, sourions de l’expression : « Parler de la pluie et du beau temps » car la pluie reste habituellement synonyme de bienfaits, d’abondance et non de désagrément. [La saison des pluies terminée,] lorsque souffle l’harmattan (arme du temps!), véhiculant épidémies, poussières et mille détritus dont les tenaces… sachets noirs, nous regrettons le beau et bon temps de l’hivernage où tout vit et reverdit. On a tant prié, chanté voire… pleuré que les vœux ont été exaucés au-delà de toute espérance! Histoire… d’eau et d’eaux!
Déluges par-ci, inondations par là, situations préoccupantes partout! Et comme d’habitude, l’homme, éternel insatisfait, réagit comme en politique : en vouant aux gémonies celui ou ce qu’il a souhaité, acclamé, adulé, encensé la veille. Singulièrement quand tout va… à vau-l’eau!
Maunir
P.S. : C’est peut-être la… mondialisation des expressions!
Vraiment il a trop raison! J’étais vraiment content de voir la pluie tomber pour les producteurs, mais j’ai aussi eu deux cas de paludisme pendant ce temps! Maintenant, il fait un peu plus frais pendant la saison sèche, mais la poussière m’a donné vraiment un gros rhume! Oui oui, j’ai vraiment eu un rhume qui a duré deux semaines! Bref, qu’on soit au Québec ou en Afrique, on a toujours une raison de critiquer la température…
Bonne tempête de neige au gens de chez nous!
Petit bonheur d'aujourd'hui
J'ai aussi décuovert que le soir, le prix pour faire réparer une crevaison double, passant de 10 sous à 20 sous...c'est les lois de l'offre et la demande! Le soir, quand t'a un pneu crevé t'a moins d'arguments pour negocier ton prix disons!
joyeux noel hivernale à tous!
mercredi 5 décembre 2007
L'histoire des chaises
Vous vous souvenez, il y a quelques semaines, je vous demandais de m'aider afin de choisir à qui j'allais acheter une chaise... L'artisan local ou le groupe de personne à mobilité réduite soutenu par une ONG.
Le débat a été chaud! J'ai reçu des avis partagés sur le blogue et aussi sur mes comptes personnelles. Je crois en l'importance de soutenir une économie locale en développement. C'est par l'épanouissement d'un secteur privé sain qui aidera et a déjà aidé plusieurs pays à se développer. D'un autre côté, Tout le monde a droit de jouir d'une vie saine, donc il est normal de soutenir des personnes ayant moins d'opportunités.
Par contre, étant donné le contexte dans lequel je suis, il est difficile de dire à qui profiterait plus cet achat. Peut-être l'artisan a un enfant qu'il doit envoyer à l'école, peut-etre pas.
En gros, je crois pas qu'il y est de réponse juste.
Ce que j'ai fait?
Et bien, en fait, mon choix a reposé sur deux facteurs qui n'ont rien à voir avec ce que je viens d'écrire. J'ai choisi l'artisan local...
Parce qu'il faisait la chaise à 15% moins cher et surtout parce qu'il venait la livrer à domicile. Assez pratique quand on se déplace en vélo!
Donc voilà! Merci pour vos réponses et ne vous inquiétez pas, d'autres débats s'en viennent!
Maman …. Je t’ai menti!
Maman …. Je t’ai menti!
Je m’explique. Avant mon départ en juillet, tu t’inquiétais au niveau de ma sécurité. Est-ce dangereux l’Afrique? C’est vrai que si tu as visionné des films comme « Diamants de sang » et « Un dimanche à Kigali », tu es en droit de se questionner! Je te rassure, mon objectif n’est pas de me mettre dans des situations impossibles où ma santé est en jeu (cela sans tenir compte des possibles épisodes de paludisme)!
Voici il y de cela quelques mois ce que je t’avais répondu pour t’enlever toute inquiétude : « Tu sais maman, au Burkina Faso, ce n’est pas comme le Congo, le Sierra Leone ou certains pays d’Amérique Latine. Ces pays possèdent plusieurs richesses naturelles comme le diamant, l’or, le sucre, etc. Dans ces pays, l’inégalité est grande entre les riches et les pauvres. C’est cette inégalité qui génère la violence. Quelqu’un voyant son voisin avec une belle voiture a bien plus de chance de développer un sentiment d’agressivité. Là-bas, au Burkina Faso, tout le monde, ou presque, est pauvre. Alors il n’y a pas cette frustration et cette violence qui se sont installées dans le cœur des gens. »
Le sociologue en moi croyait alors avoir raison. Mea culpa! En vérité, il y a bel et bien de belles maisons de riches au Burkina Faso! Si tu venais me rejoindre, tous les jours, tu remarquerais comme moi un paysan dans la rue amenant ses récoltes à dos d’âme se faire dépasser par une Mercedes. Des adolescents ont des motos alors que d’autres doivent s’installer près de lampadaires sur le bord des routes pour pouvoir étudier le soir. Une famille peut facilement avoir l’eau courante, l’électricité, un frigo alors que leurs voisins doivent puiser l’eau au forage du quartier. D’un côté de la rue, tu pourrais voir un édifice en ciment à deux étages, climatisé, et de l’autre, des maisons faites de briques de terres sans eau courant ni électricité.
(Des femmes font le vannage du maïs, opération consistant à séparer la coquille du grain du coeur. On pourrait après en faire de la farine.)
Malgré tout, je ne t’ai pas menti totalement. Oui, je me sens en sécurité au Burkina Faso! Je n’ai jamais été victime d’actes de violences, peu importe leurs natures. Mais pourquoi? Parce que je ne sors pas après le coucher du soleil (ce qui est faux!) ? Parce que je suis toujours accompagné par gardes du corps burkinabé (encore faux!)? Parce que je ne m’expose à aucun risque et parce que je ne parle à personne (ça aussi, c’est tout ce qu’il y a de plus faux!) ? Mon impression est que peut-être ce sont seulement les Burkinabé qui sont comme ça. Pacifiques, tranquilles, « relax ». Après avoir entendu la phrase « Y a pas de problèmes! » pour la cinquième fois dans une journée, on commence à réaliser la richesse de ce peuple. Malgré la pauvreté, tu serais étonné de constater que les Burkinabé sont un peuple vivant dans la paix. Ils estiment énormément les étrangers et ils voient la vie très positivement. Par exemple, j’ai dernièrement accompagné un ami qui récoltait le champ de sa famille.
Malgré mon inefficacité flagrante à manier la hache, mes mains criblées d’ampoules et mes deux coups de chaleur, il m’a tout de même remis à la fin de la matinée un très gros sac d’arachides et un autre sac d’haricots pour me remercier. Le travail que j’ai fait ne valait aucunement cette récompense! Mais j’ai accepté bien sûr, parce que c’est comme ça… au Burkina!
Maman, je t’invite à venir vivre quelques semaines au Burkina Faso. Tu découvriras, contrairement à ce beaucoup de gens pourraient penser, que nous n’avons pas besoin de donner de l’argent ou des cadeaux pour être apprécié et respecté. Malgré le manque de moyens de la population, il te suffirait de montrer ton appréciation pour leur pays, parler la langue locale, discuter avec eux et peut-être tu remarqueras comme moi quelque chose dans leurs yeux. La fierté? La reconnaissance? La joie? Je ne sais pas. Tout ce que je vois, c’est le privilège que j’ai de pouvoir connaître des gens comme ça!
(Des enfants nous accompagnant au champ)
Alors maman, même si les inégalités n’ont pas échappée à mon pays d’adoption, je réitère ce que je disais : oui je me sens en sécurité au Burkina Faso!
Ton fils qui t’aime.
Un regard sur la cinquantaine en Afrique!
Mes amis m’ont aussi dit que c’est le fêté qui doit organise et paye pour la nourriture que les invités prendront. Mais bon, comme ma technique de cuisine africaine n’est pas encore assez développée, j’ai préféré laisser faire. J’ai amené quelques plantains fris et tout le monde semblait bien content! Alors si vous souhaitez fêter à l’africaine, envoyer le bill à Sylvie, je suis sûr qu’elle va être super contente!
Bon, arrêtons de parler de moi, parce que je n’ai malheureusement pas atteint l’âge des Club MMed encore! Quel est donc le visage de la cinquantaine ici? Contrairement à ce qu’on penser, l’Afrique n’a pas un seul visage, mais bien au-dessus d’un milliard qui ont tous une vision, une opinion sur ce qui se passe sur notre planète. Comme le temps est compté, laissez-moi vous en présenter deux d’ici, au Burkina Faso. J’ai eu la chance de rencontrer ces deux femmes uniques qui sont toujours pour moi une source d’inspiration.
Je vous présente Geneviève, mère d’une famille de 7 enfants. Elle parle seulement moré, elle n’est pas allée à l’école. Chaque matin, elle se lève vers 4h30 pour préparer le feu, balayer la cours et cuisiner la bouillie pour servir au petit-déjeuner. Pendant la saison des pluies, elle accompagnera son mari au champ toute la journée. Armé d’une pioche, elle enlèvera la mauvaise herbe sans montrer le moindre signe de fatigue. À son retour à la maison, elle devra laver les vêtements, à la main bien sûr! Et préparer le repas du soir pour se coucher vers 22h. Les jours suivant, le manège recommence! Quel courage!
À plusieurs kilomètres de là, dans la ville de Bobo Dioulasso, vit Helena. Elle est une leader dans les différents groupes dans lesquelles elle s’investit. Elle représente entre autre un groupement de producteurs de légumes, composé de femmes et d’hommes. Elle transmet ainsi chaque jour à des paysans son savoir tant au niveau technique qu’à la gestion de leur exploitation. Elle est la seule femme à travers 16 autres conseillers masculins distribuer un peu partout dans le pays. Elles ne comptent donc pas les heures passées à tenter d’améliorer les conditions de vie de plusieurs producteurs à petite échelle, leur permettant ainsi d’espérer passer la barre de la pauvreté extrême.
Quel est le lien entre ces femmes? Une, faute de moyens, travaille au bien-être de sa famille. L’autre, ayant eu la chance d’apprendre à lire et écrire, encourage des producteurs à développer leurs aptitudes et augmenter chaque année leur revenu. Et toi Sylvie, tu te situes où là-dedans? Tout comme ces femmes exceptionnelles, Tu te préoccupes des gens qui t’entoure, tu as toujours une pensée pour tes neveux qui, au fond, sont tous devenus un peu tes enfants à toi aussi. Tu sais, quand tu venais nous visiter dans les grandes villes où nous étudions ou travaillions, nous sentions vraiment ton désir de passer du temps avec nous, de discuter, d’échanger, de passer de bons moment. Et ça, c’est vraiment spécial! Merci tante Sylvie.
Passe une bonne fête et ne pleure pas trop.
Et à vous tous, dans la salle, mangez une bonne poutine à ma santé! Je pense à vous!
samedi 17 novembre 2007
Un nouveau blog!
je voulais faire une annonce concernant le lancement officiel du blogue de l'équipe burkina d'ISF. En effet, on est 6 super volontaires d'ISF au Burkina Faso. Nous avons donc décidé de créer un blogue commun, ceci dans le but de faire un peu de pub chez les francophones s'intéressant au développement. A partir de ce site, vous pouvez aussi avoir accès aux blogues personnelles de chacun.
Tu veux connaître l'équipe Burkina d'ISF?
Tu veux aller voir le blogue d'un autre volontaire francophone?
Vas voir: http://www.equipebf.blogspot.com/
A bientôt!
Simon
Une histoire de choux, pour faire réfléchir...
Un formateur français vient donner une formation à des conseillers agricoles. Le travail des conseillers est de suivre les producteurs sur leur exploitations maraîchères (légumes). Le thème de la formation : Amélioration des techniques culturales et prévention des maladies. Afin de se préparer adéquatement, il arrive une semaine avant la formation afin de mieux comprendre la situation réelle sur le terrain. Il visite des périmètres maraîchers, regarde les pratiques des producteurs.
Il fait l’observation suivante sur un des sites : Le producteur plante beaucoup trop dense. Ainsi, le producteur obtient seulement des petits choux ne permettant pas de maximiser son rendement. Le formateur, curieux, essaie de mieux comprendre pourquoi une telle pratique. Avec l’aide d’un conseiller, il arrive à une explication. Sur le marché, les gens ne sont pas près à payer plus cher pour de plus gros choux. Les gens sont habitués à une certaines grosseur de choux, alors le producteur a intérêt à produire plus de choux plus petit, même si cela revient à diminuer son rendement.
Alors quoi?
Un conseil technique n’est toujours un conseil pratique! Plusieurs facteurs peuvent influencer les choix d’un producteur sur son exploitation. Chez nous, le chou est vendu au kilo, alors c’est simple, plus on produit, plus on gagne. Ne connaissant pas la situation du marché dans ce cas-ci, il est difficile de comprendre de comprendre les facteurs jouant sur les décisions d’un producteur.
samedi 27 octobre 2007
Je m'interroge, aidez-moi!
Aujourd?hui je me pose une question et je n'ai malheureusement pas trouvé la réponse... Les millions de lecteurs de ce blogue peuvent surement m'aider à dénouer l'impasse!
Voici la situation. Je veux faire réparer une chaise qu'on a à la maison. C'est un corps en metal et il y un tressage en fil fin de plastique permettant de rendre la chaise bien confortable. C'est le tissage sur la chaise qui est usé et au'il faut réparer.
Il y a deux options.
1. Des artisans locaux sur le bord des routes font ce travail là. Il suffit d'en trouver un et il peut faire le travail.
Il y a un centre (financé par une association française je crois) ou des personnes avec un handicap ont été formés pour faire ce travail.
La partie gauche de mon cerveau me dit que l'option deux est meilleur. J'encourage des personnes souffranr d'un handicap à travailler et avoir un rôle dans la société.
La partie droite, par contre, me dit que si l'association francaise n'etait pas la, le centre ne pourrait jamais exister. Autrement dit, c'est encourqger un système pas nécessairement durable. L'artisan dans la rue, lui, n'a aucune aide exterieur pour sa petite entreprise de tissage. Il travaille très fort. Le développement passe aussi par ce genre de personne qui ne demande rien et réussisse quand même à avoir une entreprise durable et rentable.
C'est ça mon dilemme. Choix 1 ou 2? Je vous laisse la parole!
Simon
PS: La réponse à la devinette du nombre de crevaisons est......6! Et oui, 6 crevaisons en une seule fois! WOW. Felicatations à Mademoiselle Lindsay qui a trouvé la bonne réponse!
Il y a des artisans en ville qui font
Parlons de mon travail!
Merci pour les commentaires, j’en reçois pas mal et j’adore ça! Je n’ai pas beaucoup écris dernièrement j’en conviens. Mon travail commence à m’occuper, ce qui est d’ailleurs une très bonne chose! J’ai donc un peu moins le temps de vous écrire. Mais faut pas s’inquiéter, moins j’écris, mieux je me porte!
Beaucoup me demande en quoi consiste mon travail exactement. Dans cette entrée, je décris donc plus en profondeur en quoi il consiste. Au intéressé, bonne lecture!
D’abord, mon premier employeur est Ingénieurs sans frontières (ISF). ISF travaille toujours en partenariat avec des partenaires locaux, c’est-à-dire des institutions faisant déjà du travail de développement au Burkina Faso depuis plusieurs années. Alors que certains volontaires travaillent au niveau d’institutions gouvernementales, je travaille avec une organisation non gouvernementale (ONG) qui se nomme FNGN, la Fédération Nationale des Groupements Naam.
Historique
Les groupements Naam ont été créés par un formateur paysan, Bernard Lédéa Ouedraogo, a décidé de fonder une organisation du monde rural sur des bases traditionnelles. C’est ainsi que né d’une forme associative traditionnelle le premier groupement en 1967. Depuis, le nombre de groupements villageois Naam n’a cessé de croître à travers l’adhésion des paysans à travers tout le pays. En 1977, on comptait 126 groupements. Aujourd’hui, on dénombre près de 5482 groupements, regroupés en 82 unions avec près de 600 000 adhérents dont plus de 52% de femmes. Les groupements Naam sont présents dans 27 provinces sur les 45 que compte le Burkina.
Philosophie
La philosophie observée par les Naam est " Développer sans abîmer ". Quoi ? Notre culture et la nature. L’objectif unique des Naam est de responsabiliser chaque individu, chaque groupe, chaque communauté face à ses problèmes et l’amener à les prendre en charge. Il s’agit d’appuyer le groupe en utilisant son langage, sa perception des choses, ses croyances, ses technologies, sa compréhension de l’environnement humain et physique.
Organisation
L’organisation structurale de la FNGN est de type pyramidale avec un niveau de décentralisation très poussé. Les groupements de base sont au niveau village ou quartier. Au niveau département, les groupements de base se regroupent pour former l’union Naam. L’ensemble des unions sur les différentes provinces se regroupent au niveau national pour former la Fédération Nationale des Groupements Naam (FNGN)
Les activités des groupements sont d’abord centralisées au niveau de l’union qui fait remonter les besoins au niveau du siège, où je travaille à Ouahigouya. En terme d’activités, la FNGN travaille à différents niveaux:
Les banques de céréales pour la sécurité alimentaires
Les institutions de micro-crédits
L’accès à l’énergie en milieu paysan
Les activités féminines
La restitution des terres agricoles (lutte contre la désertification)
-
Conservations des eaux et des sols/agroforesterie
-
Conseil en activités maraîchères et agricoles (production de légumes et de céréales)
Au niveau du siège à Ouahigouya, il existe 14 cellules techniques composées de cadres, de techniciens ou d’animateurs, dont le rôle est d’accompagner les un
ions dans la réalisation de leurs activités. Dans mon cas, je me trouve à ce niveau. Je travail au siège de la FNGN, dans la cellule agro-économique (CAE).
Ce qu’on fait
Qu’est-ce qu’on fait concrètement ? On suit des agriculteurs dans leur production maraîchères et céréalières afin qu’il ait de meilleurs rendements et retire plus d’argent de leur production.
On fait cela à travers des animations en « conseil de gestion aux exploitations agricoles », ce qui permet aux producteurs d’analyser eux-mêmes la rentabilité économique, leur permettant de prendre des décisions en vue d’améliorer la situation de leur exploitation.
On fait aussi des formations spécifiques des paysans à leur demande et sur des thèmes de ses domaines de compétences (techniques de production agricole, gestion, etc.)
On fait également des expérimentations en milieu paysan devant concourir à la résolution de problèmes spécifiques rencontrés par les producteurs sur le terrain.
Et puis quoi ?
J’adore ça ! D’un côté, j’ai la chance de travailler pour une organisation possédant une culture de choix, c’est-à-dire mettant les besoins des bénéficiaires en premier plan D’un autre côté, j’apprends les défis auxquels font face les producteurs maraîchers. Il se s’agit seulement de faire pousser des légumes, mais aussi de calculer les bénéfices, les marges brutes, les coûts de production, avoir un accès à un marché pour la vente, combattre les maladies, avoir assez d’eau pour les cultures, etc.
Mon plus défis en ce moment est certainement de comprendre toutes les composantes de la cellule d’appui agro-économique, mais aussi de voir où je peux apporter un appui constructif. Je commence à m’y connaître de plus en plus en culture maraîchère aussi ! Alors attention à tous, à mon retour au Canada, je commence à planter des choux et des salades !
mercredi 19 septembre 2007
The yellow fever!
Au Canada, qui n’est pas fier d’avoir en main le dernier Ipod Nano, un beau costard, le dernier CD de Peter Watson, une belle voiture sport, un très gros pick-up ou le dernier BlackBerry?
J’ai donc essayé de faire une liste d’importance des symboles ici à Ouahigouya pouvant donner un statut social particulier à quelqu’un. Bon, on s’entend, c’est très approximatif et basé uniquement sur ma perception des choses à la ville, pouvant être bien différente en campagne. Alors d’un point de vue totalement subjectif, par ordre d’importance, on retrouve:
1- Une maison à deux étages
2- Une voiture
3- Des lunettes pour la vue
4- Une grosse antenne pour la télévision
5- Un cellulaire et une montre bien shiny
6- Une moto
7- De beaux vêtements (surtout les souliers)
8- Le nombre de femmes (plus important en campagne)
9- Un vélo
Je dois avouer que je possède personnellement trois ces symboles, soient les lunettes, le cellulaire et le vélo! Je veux aujourd’hui pour permettre d’avoir la chance inouïe de mieux connaître un ces symboles. Et oui, je vous présente la Cadillac, le Mario Lemieux, le Migneron, le Bœuf 3A des vélos que j’ai appelé affectueusement « The yellow fever » ou « La fièvre jaune ». Comme je l’ai mentionné à la fin de mon dernier article, il est un peu capricieux mais est toujours là en cas de besoin.
(Remarqué la nouvelle coupe de cheveux!)
Il est équipé d’un panier à l’avant et d’une plate-forme avec élastique à l’arrière, très utile pour le transport de biens divers. Ajoutons à cela une sonnette, pour laquelle je n’ai encore développé le réflexe de l’utiliser, ainsi qu’un garde-boue des plus efficace. Le module est une dynamo installée sur la roue arrière servant à activer mon phare avant et arrière. La raison est bien simple. Installé la dynamo et les phare coûte environ 8$ et se faire arrêter par un gendarme sans phare la nuit coûte 12$. Après calcul, j’ai décidé d’investir.
Dernièrement, je cherchais aussi à élucider le mystère suivant : je ne comprend pas encore pourquoi tout le monde ici à une pression dans ces pneus aussi basse. Quand on m’a remis mon vélo, les pneus étaient vraiment mous et je remarquais la même chose pour d’autres personnes. Après une longue enquête, je me suis rendu compte que c’était simplement ma chambre à air (ma « tripe ») qui était persée. Décidément, je ne suis vraiment pas un vrai ingénieur! Les autres vélos que j’ai vus avaient probablement le même problème que moi. Maintenant, avec mes pneux gonflés, je vais vraiment plus vite!
Mais pourquoi « The yellow fever », un nom incroyablement original et authentique me direz-vous? J’en conviens, c’est vraiment un joli nom. Il y au moins trois jeux de mots dans cette dénomination que je vais tenter de vous expliquez expliquer aujourd’hui.
Avec un minimum de perspicacité, vous avez sans doute devinez que le terme « jaune » fait référence à la couleur du vélo. Ainsi, j’ai 3 fois moins de chances de me faire frapper lorsqu’il fait noir. Si on ajoute à ça la couleur de ma peau, on monte à 12 fois moins de chances!
Si on pousse la réflexion un peu plus loin, nous pouvons faire le lien avec la maladie de la « fièvre jaune » qu’on retrouve ici en Afrique de l’Ouest. Tous les voyageurs doivent absolument recevoir le vaccin contre la fièvre jaune. On reçoit alors une carte jaune qu’on doit avoir avec nous lors de nos déplacements majeurs. Comme la « carte jaune » indiquant notre protection contre la « fièvre jaune », on ne peut pas aller bien loin sans son vélo!
Si vous êtes vraiment fort, vous allez aussi faire un lien entre le nom de mon vélo et le film « Saturday Night Fever ». Au même titre que ce film nous donne tous envie de danser, mon vélo me donne envie de me balader en ville, aller au marché et vivre des moments d’exaltation inoubliables (Bon j’exagère j’avoue).
Même si il n’est pas le symbole de statut par excellence, mon vélo m’est vraiment indispensable. Je vais au boulot situé environ deux kilomètres d’où j’habite, je vais au marché et en ville. Bref, presque tout. En cas de pépin, je le laisse aux enfants travaillant ici à la FNGN. Pour une somme modique, ils vont en ville et mon vélo me revient tout neuf, ou presque!
Donc c’était l’histoire du nom de mon vélo « The yellow fever ». J’espère qu’elle vous a plu!
À bientôt
Question du jour : Je vais féliciter devant le monde entier celui qui donne la bonne réponse à la question suivante : Combien de crevaison(s) avait(ent) mon pneu arrière quand je suis allé le faire réparer ce matin?
vendredi 14 septembre 2007
Retour sur les vendeurs...
1. Le premier conseil venait de mon frèro: La façon la plus efficace de se débarrasser d'un vendeur est de jouer à son jeu...d'être demandeur à valeur égale (demander des directions, demander où tu peux trouver une chose ou un autre, etc...). Tu vas voir, ils ont habituellement moins de patience que nous-mêmes. Donc, facile, fait le miroir...c'est eux qui vont se sauver de toi et non le contraire...
Bon, je dois avouer que j'ai utilisé cette technique qu'une seule fois...et malheureusement, ça n'a pas fonctionner du tout! le gars était vraiment content de me parler, même apres 2 ou 3 minutes! et imagnez sa déception quand je lui ai dit que je ne voulais acheté...Il était même faché un peu je crois...
2. Le deuxième: essaie de te déguiser en femme.
désolé maya, j'ai écarté l'option, tu m'en voudras pas j'espère!
3. le truc le plus près de ce qui a le mieux marché se rapproche de celui de marie-pier:
Truc pour te débarrasser des vendeurs : dis leur que tu n'as plus d'argent parce que ta femme l'a tout dépensé !
En fait, ce qui marche très bien, c'est de mettre ensemble humour et réalité culturelle. quand je me fais demander de l'argent par un enfant, je dis parfois qu'un petit frère ne doit pas demander de chose mais attendre qu'on lui donne. ça fait rire une fois sur deux. Parfois je dis que c'est l'hivernage et que les temps sont durs (les récoltes sont dans un mois environ; alors en ce momment les paysans n'ont pas beaucoup d'argent). évidemment tout le monde sait que c'est pas vrai dans mon cas mais ça fait rire et la fuite est plus facile!!
Finalement, le temps aide aussi, donc même si c'est du sport, il faut garder le sourire ;)
Prochaine entrée:
Ma prochaine entrée parlera de mon meilleur ami ici à Ouahigouya. Même s'il a de petits caprices, il m'est très fidèle et toujours là en cas de besoin.
samedi 1 septembre 2007
Visite à Silia
Un départ retardé
Je suis arrivé un peu en avance à l’arrêt d’autobus. J’ai un peu de lecture pour passer le temps avant le départ à 11h pour Silia. Il est 11h30. On nous annonce que l’autobus est en réparation et qu’elle devrait arriver bientôt. Bon ça va, yel cabé! (pas de problèmes!) Cinq heures plus tard (donc vers 17h), on rentre finalement dans le bus! La pluie qui a commencé une heure avant n’a pas encore cessé complètement. Alain, le stagiaire d’ISF qui quittera la ville bientôt décide alors de changer de place étant donné qu’il se fait mouillé par la pluie. Je lui demande alors pourquoi il ne ferme simplement pas la fenêtre. Il me dit de le plus naturellement du monde « y’en a pas ». Ha! C’est vrai! Je ris alors un peu de ma conception occidentale voulant qu’un autobus devrait normalement avoir des fenêtres!
Dommage! Deux minutes plus seulement on nous annonce que le départ est reporté le lendemain en raison des pluies. J’ai compris seulement le lendemain pourquoi les routes sont impraticables après une bonne pluie. À un endroit sur la route vers Titao, la rivière traverse le chemin. En fait, la rivière passe par-dessus la route! La route est en fait un barrage qui laisse passer le surplus d’eau de la rivière. À gauche de la route c’est la rivière qui arrive et à droite c’est la rivière qui tombe en bas du barrage. J’aurais adoré prendre une photo mais on est passé trop vite. Le niveau de l’eau arrivait alors (une journée après la pluie) aux genoux. En cas de pluie, oubliez-ça! Il faut attendre!
Rencontre avec le chef
Nous sommes finalement arrivé à Silia chez la famille Sawadogo. Nous la connaissons grâce à Augustin, un membre de la famille étudiant à Ouahigouya. Après la rencontre avec la famille qui m’accueillera durant trois jours, nous avons rendu visite au chef du village pour annoncer notre présence. J’ai d’abord senti un petit stress juste avant d’arriver à sa cour puisque je me suis rendu compte que je ne savais vraiment pas comment saluer un Naaba (chef)! J’essaie d’imiter assez lamentablement ceux qui m’accompagnent et le Naaba semble apprécier mon effort. Il nous remercie d’avoir pris le temps de venir le saluer. Nous lui expliquons le but de notre visite dans le village. Nous sommes venus mieux comprendre la vie dans un village au Burkina Faso. Nous voulons connaître leur mode de vie et apprendre sur les réalités de la vie en village.
Après nous avoir expliqué l’histoire du village, on a beaucoup parlé de l’ancien chef du village, qui est décédé il y a quelques années. Ce fut très intéressant de comprendre pourquoi le chef était un peu amer de l’ancien chef, qui était également son frère. Ce dernier avait marié une française et avait aménagé en France. La femme de l’ancien chef n’a jamais voulu venir visiter le village ce qui a créé chez le nouveau Naaba beaucoup de ressentiments.
La discussion la plus animé a sans doute été l’argumentation à savoir pourquoi les femmes blanches marient plus d’africains que les hommes blancs marient des africaines. Plusieurs opinions divergeaient au départ. Celle du chef était que les hommes ne trouvaient pas les africaines jolies et qu’elles n’en valaient pas la peine. Alain et moi étions évidemment en désaccord avec lui! Ma première opinion était qu’il est difficile pour un homme d’évaluer le véritable motif des filles voulant mariés des hommes blancs, à savoir l’argent ou l’amour. À la fin de la discussion, je ne croyais plus vraiment à mon argument. Dans toutes sociétés cette relation entre l’argent et l’amour. On en est venu (je crois) à convaincre le chef que c’était simplement une question de statistique. Ici, les hommes abordent beaucoup plus les femmes que l’inverse. Alors sur les rencontres possibles, il y aura beaucoup plus d’hommes qui marieront des femmes blanches. Si quelqu’un à une meilleure opinion, je vous invite à la partager!
Le mode de vie
Dans la formation pré départ d’Ingénieurs sans frontières, on nous montre que le mode de vie d’un paysan en Afrique est diversifiée (les villages ne sont pas tous les mêmes), complexe (beaucoup d’aspects peuvent nous échapper), instable (sujet aux chocs) et changeant (les activités ne sont pas les mêmes en août et en octobre par exemple). Il est donc difficile de bien cerner le mode vie de la famille d’un village. De plus, le fait que je sois étranger n’aide aucunement étant donné qu’on veut toujours me traiter aux petits oignons! Si au Canada, on demande rarement aux invités de faire le ménage de la maison, il est difficile pour les visiteurs de demander aux paysans de cultiver les champs avec eux! Donc le mieux que je puisse c’est de vous décrire le mieux possible une « photographie » de la situation de la famille Sawadogo.
Photo de la famille (à venir)
Les avoirs de la famille
Vous voyez sur la photo le chef de famille au centre accompagné de sa femme. La famille a en tout neuf enfants et plusieurs petits enfants. Quelques uns ont déjà quitté le village, alors que le plus jeune enfant, Maurice, a 17 ans. Ils pratiquent une agriculture de subsistance, c’est-à-dire qu’il mangeront tout au long de l’année ce qu’il réussiront à faire pousser cet été sur leur trois hectares. Ils font pousser le sorgho, le mil, le maïs, (trois céréales), un peu d’haricots et d’arachide ainsi que du riz.
Le champ de riz ne donnera rien cette année étant donné qu’il a été inondé. Les maisons sont fait de briques de terres fabriquées en moules et collé avec un mélange s’apparentant au ciment.
Il possèdent deux pintades (pour produire des œufs), environ quatre poulets, un âne, six cochons, quelques chèvres et environ cinq bœufs. Comme équipement, ils ont aussi une charrette pour les transports divers et une charrue pour labourer avant la saison des pluies et pour le désherbage.
Malgré la culture de subsistance, c’est donc une famille assez riche proportionnellement au reste du village.
Le village possède une école primaire et une infirmerie. Ils n’ont évidemment pas l’électricité mais possèdent une batterie (qui n’avait plus de jus quand je suis arrivé) permettant de recharger des piles pour la lampe de poche familiale ou la radio.
Elles cuisinent avec du bois et des marmites en fontes. Il y a un puit ouvert à environ 1 kilomètre et un forage (eau pompé en profondeur) à 2 ou 3 kilomètres.
Activités
Comme on a semé en juin, les plants de mil, de sorgho et de maïs ne sont pas encore arrivé à maturité. Comme vous voyez sur la photo suivante, la hauteur des plants varie beaucoup. À gauche, on a pu épandre du fumier qu’on a ramassé tout au long de l’année. On se lève donc vers 6h30 alors que les femmes sont déjà levées depuis un bout de temps pour préparer la nourriture. Il faut du temps pour préparer la braise nécessaire pour faire bouillir l’eau! Au menu, bouilli de mil avec sucré. Toute la famille ira au champ du matin au coucher du soleil et reviendra le soir pour le repas. Les femmes devront en plus du travail au champ préparer le repas, faire la lessive, laver les plats. Les enfants (garçons) pourront quant à eux aller chercher l’eau au puit avec la charrette et l’âne pour le lendemain.
Pour préparer les repas, les femmes de la maison transforment manuellement ce que la famille cultive. Elles transforment ensuite mécaniquement les grains en farine en utilisant un moulin situé à huit kilomètres du village.
Mon expérience
Bon là c’est un peu différent! À mon arrivée j’étais vraiment motivé à vivre une vrai journée de paysan! Après avoir pris le petit déjeuner, je demande quand on part au champ pour le désherbage. Ah mais non, on ne va pas au champ le dimanche! Habituellement, tout le monde part cultiver, à part le dimanche, ou c’est congé. La famille Sawadogo est en fait une des rares familles catholiques de Silia. Bon ça va. On décide alors de visiter le village. On commence par aller au lac, ou on rencontre des Peuls, vivant tout près. Les peuls sont une ethnie traditionnellement nomade vivant du transport du bétail.
À Silia, les Peuls s’occupent des chèvres et des boeufs des agriculteurs en échange de nourriture. C’est un échange donnant-donnant qui fonctionnement très bien depuis des décennies. Il cultive également des petites parcelles de terres pour subvenir à leur besoin. Ils ont des habitations assez rudimentaires étant donné qu’il change d’emplacement dépendant des années. On se dirige ensuite vers le puit, ou des femmes s’affairent au transport de l’eau. Tout le monde n’a pas de charrette comme les Sawadogo et doivent donc transporter l’eau sur leur tête jusqu’à leur domicile.
À 30 degré, je commence à avoir un peu chaud. Pourquoi pas un petit thé pour se rafraîchir les idées et une bonne partie de carte! En village, les moments de détente en dessous d’un manguier ou une partie de carte remplace la télé! Ça m’a pris deux ou trois parties avant de comprendre toutes les règles mais maintenant je vous le dis, je suis vraiment un joueur redoutable! Ça ressemble un peu à la dame de piques. Il certain que mon père ne s’ennuierait pas ici!
Le lendemain, malheur! On a perdu l’âne! Il s’est échappé pendant la nuit. Je ne suis même pas encore levé qu’un des frères part en vélo à sa recherche. Sans âne, il faudra désherbé uniquement avec le daba, une sorte de machette avec un bout en métal (une « pioche » en bon vieux québécois) et se rendre au champ situé à au moins quatre kilomètres à pied! Le chef de famille envoie tout de même les enfants travaillés au champ avec le daba.
On décide tout de même d’aller voir les voisins pour voir s’ils ont besoin d’aide. À notre arrivée, nous voyons un groupe d’au moins trente personnes s’affairant à désherbé un champ. C’est un résident du village qui est fonctionnaire en ville et qui échange les services des villageois en échange d’un peu d’argent. Je décide alors de braver cette foule et de leur demander un daba pour que je puisse m’exercer. Tout le monde semble rire de moi mais qu’à cela ne tienne, le daba m’appartient! Un coup, deux coups, trois coups et un villageois s’approche gentiment pour corriger ma technique. Une minute plus tard on me remercie mais j’insiste pour continuer. Il me laisse faire pendant quelques minutes avant de m’apporter un choix de dolo (bière locale) ou de lait de mil (eau+farine de mil+sucre) pour me rafraîchir. Je vous laisse deviner ce que j’ai choisi! Vingt minutes plus tard je regarde mes mains et vois les trois plus grosses ampoules que j’ai jamais vue de ma vie sur mes doigts! Décidément, ils sont incroyables de faire ça toute la journée!
La journée s’est terminée tranquillement avec une douche au clair de lune et un excellent plat de benga (riz+haricots+huile+oignon). C’est vraiment bon!
Ce que je retiens de ma visite
Je vais essayer de résumé ici ce que je retiens le plus de ma visite à Silia.
1. Être un paysan, ce n’est pas facile! Ces gens travaillent vraiment très fort pour pouvoir se nourrir. Contrairement à chez nous, leur situation dépend souvent de facteur difficilement contrôlable, c’est-à-dire la pluie, la maladie, la sécheresse, des infections de leur champ par des vers ou des sauterelles, etc. Malgré tout, la famille reste très positive!
2. Ce qui m’a frappé, c’est l’importance que pouvait faire des équipements aussi simples qu’une charrette pour transporter le matériel, une charrue pour labourer et un animal pour l’utiliser. Sans charrette tirée par un âne, les femmes et les enfants de plusieurs familles doivent faire plusieurs allers-retours d’un ou deux kilomètres à pied si ce n’est pas plus pour aller chercher toute l’eau que la famille aura de besoin. Cela requiert, d’une part, beaucoup de temps, et d’autre part, beaucoup de temps qui pourraient être utilisé autrement. Sans charrue, on doit aussi cultiver à la main, ce qui rallonge de beaucoup le temps nécessaire alloué à cette activité. Pourquoi tous les fermiers n’ont-ils pas ces équipements? Quand on ne produit pas de surplus, on n’a pas les revenus nécessaires pour se payer de tels équipements qui peuvent coûter très chers relativement à leur moyen.
3. Les burkinabé sont vraiment un peuple très accueillant! Quand nous sommes arrivés dans le maison, toute la famille était vraiment très fier de pouvoir nous accueillir en tant qu’invité. Ils ont été très disponibles pour répondre à toutes nos questions et ils n’étaient pas question de leur donner quoi que ce soit en retour de la nourriture malgré qu’ils dépendent de celle-ci pour vivre. Ce qui m’a le plus frappée, c’est le moment ou j’ai demandé au chef de famille ce qu’il pensait des occidentaux qui payait un billet d’avion au-dessus de 3000$ (peut-être quatre fois leur revenu annuel) pour venir aider au effort de développement du pays. Je lui ai demandé si il n’aurait pas préféré recevoir l’argent à la place. Vous savez ce qu’il m’a répondu? Que l’argent, oui c’est bien, mais que si seulement l’argent était envoyé, nous n’aurions pas pu se connaître, discuter et partager des moments de bonheur. Un moment passé à se connaître vaut beaucoup plus que l’argent pour eux. Qui pourraient en dire autant?
Installé à Ouhigouya!
lundi 13 août 2007
Semaine 1: Ouagadougou la capitale!
La première journée fut vraiment enrichissante. Par contre, j’ai eu l’impression de n’être qu’un spectateur de tout ce que j’ai vu. Les derniers jours m’ont permis de me mettre un peu plus hors de ma zone de confort.
Pierre-Olivier contribue beaucoup à mon apprentissage de la langue et je le remercie. J’ai aussi rencontré Rémi, un autre stagiaire d’Ingénieurs sans frontières (ISF) en début de semaine. C’est drôle de se retrouver au Burkina Faso, un milieu que je connais très peu, et avoir une discussion avec lui. C’est un environnement que lui connais très bien alors que moi j’apprend à chaque seconde. En même temps, on discute et je partage mes expériences de présidence de la section étudiant d’ISF. J’espère avoir répondu à quelques-unes de ses questions malgré le fait qu’il est attrapé pour la première fois (chanceux!) le paludisme lors d’un voyage à Kongoussi.
Nous sommes donc assis dans sa cour et Rémi décide alors de nourrir ses poules… Les chèvres s’en mêlent et hop, Rémi se lèvent, ramassent un soulier et le lancent en direction des chèvres…&*%%*?& de chèvres! Toujours en train d’essayer de voler la nourriture des poulets! Moi je regarde et je ris vraiment beaucoup. C’est le quotidien de Rémi! Il doit surveiller les chèvres à chaque fois pour ne pas qu’elles prennent la nourriture des poulets!
Deux jours plus tard, je vois Florian, un autre volontaire long terme comme moi, qui lui est à Ouagadougou depuis le mois de mars déjà. Il décide de me faire visiter un marché. J’apprends ses trucs pour se débarrasser des vendeurs un peu trop demandant. C’est dommage parce que j’ai l’impression que pour 20 vendeurs sympathiques, il y en a un seul qui te suit partout et rend ta visite moins agréable. L’humour avec les vendeurs est un art qu’on apprend à maîtriser! Ce qui est particulièrement drôle c’est les articles qu’ils vendent. On a vraiment essayer plusieurs fois de me vendre des fers à repasser, des pantalons vraiment affreux, des petits fusils en plastiques ou mêmes des antennes de télévision! Je suis également fasciné par leur patience. Nous mangeions à un comptoir extérieur et un vendeur de ceintures est venu se poster en arrière de nous sans bouger pendant trois minutes. Si le responsable du resto ou toi ne lui dit pas trois fois « merci ça va », rien à faire, il va rester! Mais au-delà de l’aspect comique de la situation c’est important de voir ce qui pousse ces gens à faire cela. Est-ce parce qu’on est blanc? Peut-être, mais pas uniquement. Beaucoup de gens plus fortunés de Ouagadougou se font approchés. C’était très important pour moi de rester poli car il est bien possible que ces jeunes adultes dépendent des ventes de la journée pour pouvoir se nourrir eux-mêmes et leur famille.
Plus tard, on marche face à face avec une dame qui en nous voyant dit quelque chose en mooré que nous ne comprenons pas et me touche en me donnant un coup de doigt! Florian me demande : « Mais qu’est-ce qu’elle a fait? » Je réponds qu’elle m’a touché…Mais pourquoi?...Ha! Je ne sais pas! On rit de ça ensuite. Peut-être nous leur avons apporté la chance qui sait!
Précaution de la semaine : Si vous traiter votre filet anti-moustique, c’est pas une bonne idée de se frotter les avant-bras dessus lorsque vous essayer de réparer les petits trous. Pourquoi? Parce que ça pique vraiment toute la nuit!
Première journée!
J’y avais beaucoup pensé, mais je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. J’ai lu plusieurs blogues d’autres volontaires et eu plusieurs conversations avec d’autres volontaires. Ya rien à faire! La première journée à Ouagadougou, la capitale, fut un concentré d’informations et de découvertes.
Commençons par le commencement. À Paris, je prends le train de banlieue m’amenant à l’aéroport Charles de Gaules. Dans mon wagon, des touristes ont l’air d’avoir passé du bon temps, et d’avoir dépensé beaucoup d’argent! En arrivant au bon terminal, mes premières attentes ont été satisfaites. La file pour enregistrer mes bagages étaient assez chaotiques et la fouille pas trop sévère. Dans la salle d’attente, j’attends l’avion seul. Je trouve ça un peu dur de ne pas pouvoir partager mes pensées avec quelqu’un.
Pour se rendre à l’avion, on est tassé dans un bus et je remarque le ciel orangé vif. Ha! Ça correspond exactement à mes premières pré-conceptions de l’Afrique : un ciel orange avec un bus rempli de monde! Je suis surpris de voir si peu d’africains. Ils sont au maximum une dizaine sur plus de 100 voyageurs. Le reste, que des blancs. Un groupe de cirque, des voyageurs style safari (chapeau de chasse, trousse à la taille…), des scouts français, des jeunes de 18 ans environ sans doute en voyage ou en mission de coopération…ou un mélange des deux! Je me demande bien ce qu’ils vont y faire tous ces Nassara! (le blanc en langue moré).
J’arrive à Ouaga à 2h30 AM! Dans ma tête, j’espère que Pierre-Olivier, un stagiaire d’Ingénieurs sans frontières (ISF) n’a pas oublié le rendez-vous à l’aéroport parce que je n’ai aucune idée quoi faire sinon. Quand j’entends « Michaud! », je suis soulagé!
Je serai hébergé chez un collègue de travail à Pierre-Olivier. Il s’appelle Olivier, sa femme Martine et leur fils Adile. Il m’ont très bien accueilli et m’ont fait découvrir la nourriture burkinabé, un excellent plat de riz-sauce. Mon premier repas burkinabé fut un vrai délice. Riz avec une sauce tomate dans laquelle mijotent des cubes de moutons. C’est bon!
Le lendemain, on se rend au travail. C’est fou! En sortant avec la voiture du premier chemin de terre, on voit l’agitation dans les rues. Ça sent…l’essence! En partant du bord de la route, on retrouve les ânes. Ensuite, les vélos dépassant les ânes, les motos vont la course au vélo, les voitures dépassent finalement les motos. Tout ça les deux cotés de la rue! Je me demande bien qu’est-ce qui arriverait si tous les dépassements arrivaient en même temps! Non, je ne veux pas imaginer!
J’ai évidemment droit à mon premier « Nassara! Nassara! » ou « Le blanc! ». Il faut dire que nous faisons assez contraste dans cet environnement. J’accompagne aujourd’hui au bureau Pierre-Olivier Lepage, un volontaire d’ISF, et Olivier, un employé d’Afrique Verte, une organisation travaillant au Burkina Faso. Le soir en revenant, la scène n’a pas changé, mais de ma perspective, le décor n’est plus le même. À un croisement de rue, j’aperçoit une vieille auto se faisant pousser pour démarrer sur la compression…Et un, et deux et trois….c’est parti! Il est très probable que cette automobile soit condamnée à se faire pousser toute sa vie! Je suis probablement la seule personne dans un kilomètre à la ronde à trouver cette scène particulière!
C’est pas mal ça pour la première journée. Je m’excuse à l’avance pour l’absence de photo. Vous comprendrez que la première image que je veux donner n’est pas celle du blanc prenant des photos de tout et de rien. Je vais attendre de développer plus de relations avec les gens avant de faire ça.
jeudi 2 août 2007
Grosse formation!
Donc jusqu'ici, je vous ai présenté les raisons qui m’ont motivés à travailler au Burkina Faso, un pays en voie de développement avec Ingénieurs sans frontières. Cette fois, je vous raconte ma formation d’un mois à Toronto.
Le rapprochement entre les volontaires a sans doute été rendu possible grâce la maison dans laquelle nous avons séjourné tout le mois. Ce fut un moyen de créer un lien et un esprit de communauté entre les volontaires. Une « maison » qui me fait étrangement penser aux « cages à poules » du boulevard Blanche à Baie-Comeau, c’est-à-dire étroit avec trois étages. Les moments forts ont certainement été les soupers communautaires et les deux journées passées dans un camping afin que tout le monde puisse faire connaissance. J’ai, entre autre, eu la chance durant cette fin de semaine d’apprécier le confort d’un sol rocailleux, étant donné que je n’avais pas de matelas!
Les moments moins intéressants ont sans doute été les files interminables pour la douche matinale et l’invasion de punaises qui nous a forcé à laver tous nos vêtements et draps! Mis à part ce petit détail, ce mois fut sincèrement une occasion de partage d’expérience très enrichissante.
À la veille de mon départ pour l’Afrique, beaucoup de questions demeurent par contre sans réponse.
écrit notre "stand", c'est-à-dire une promesse
que l'on fait envers nous-mêmes et les gens que nous souhaitons aider)
Malgré ce questionnement, je quitte le Canada avec un niveau de motivation dans le tapis et une confiance qui me permettra, je l’espère, de trouver la force nécessaire d’affronter les obstacles qui m’attendent. On se donne rendez-vous au Burkina Faso!
jeudi 26 juillet 2007
Le Burkina en chiffres
Le Burkina Faso est un pays d'Afrique de l'Ouest sans accès à la mer. Ses habitants sont les Burkinabé.
Quelques faits saillants du Burkina Faso.
- Le président du pays, Blaise Compaoré, est en poste depuis 1987, soit 20 ans!
La capitale est Ouagadougou avec une population de près d’un million d’habitants. - La langue officielle est le français et le dialecte le plus parlé est le moré (que je compte bien apprendre…Souhaitez-moi bonne chance!).
- Le Burkina reçoit en moyenne 500 mm de pluie par année. Pendant environ huit à neuf mois, soit d’octobre à juin, le pays ne reçoit quasiment aucune pluie.
- 80% de la population vit de l’agriculture mais contribue pour seulement 32% du PIB (montant des richesses produites par le pays). Les cultures principales sont le maïs, le sorgho, le mil, le riz et l’arachide. On y retrouve aussi des mines d’or et de cuivre.
- Le revenu moyen (je dis bien moyen) est de 400$ par habitants par année. Ce montant, en dollars américains, tient compte du coût de la vie.
- En 2006, le Burkina Faso était le 4e pays le plus pauvre au monde selon l’indice de développement humain. Le Canada est classé 6e sur cette échelle.
Note au lecteur : C’est sûrement un des seuls messages avec autant d’informations que je vais envoyer cette année. Pour plus de détails, il y a toujours Wikipédia sur le web pour s’informer! Je compte bien pouvoir vous montrer d’autres facettes du Burkina Faso.
dimanche 15 juillet 2007
Remerciements
jeudi 28 juin 2007
Par rapport à mon blogue
Vous pourrez donc suivre mes aventures sur ce blogue. Je vais essayer de ne pas trop être plate et de le ponctuer d’histoires intéressantes. Je risque de passer de ma vie quotidienne à des anecdotes en passant par des réflexions (plus ou moins profondes, on s’entend!). De ce que j’ai su des autres volontaires, c’est qu’ils appréciaient vraiment avoir des commentaires…Alors allez-y! Ne vous gênez pas pour en écrire. Même pour un petit bonjour, ça me dira que vous me suivez et je vais l’apprécier! C’est assez simple. Cliquez sur commentaire et écrivez-le. Cliquez sur aperçu et ensuite envoyez-le! Merci d’avance.
Départ pour un commencement
Je vous raconterai plus tard ce que sera mon rôle outre-mer mais pour l’instant je vais tenter de répondre à la question que plusieurs personnes (et que je me pose moi-même assez souvent ces temps-ci!) : Mais pourquoi de ke cé que tu vas là-bas travailler pendant un an à 30 degré C et probablement attrapé la malaria? Et bien….pour l’argent et la gloire bien sûr! Non sans blague, je dirais que c’est une longue histoire.
Tout ça commence au Maroc en 2004 où j’y passe une semaine. Une marche dans les marches dans les montagnes m’a complètement renversé… Une petite dame qui traîne une botte de foin deux fois sa grosseur, trois enfants qui nous ont regardé, le sourire pendu aux lèvres. Disons que ça a changé ma perception très Vision Mondiale que j’avais de la pauvreté. À mon retour, je commence à traîner dans le local de la section d’Ingénieurs sans frontières à Polytechnique. Deux ans plus tard, je commence une année de co-présidence de la section. Une année d’apprentissage intense. Alex, un ami de Poly, me fait découvrir la richesse du Mali (voir photo) à travers son blogue et me donne la piqûre de l’Afrique. À part l’histoire des shorts tachés pour cause de latrine occupée trop longtemps, que du positif…Merci Alex! Sinon, la section de Poly (voir photo), qui m’a challengé tout au long de l’année, m’a également permis de comprendre la nécessité de me questionner sur mes actions et surtout mes réactions! Merci!
Alors me voici, finissant en ingénierie, un sac à dos contenant plus de médicaments que de morceaux de linge, plein de bonne volonté, beaucoup de questions en tête, je me dirige vers mon inconnu. On commence l’aventure dans l’excitante ville de Toronto, où j’y suivrai une formation d’un mois avec huit autres volontaires. Plusieurs personnes me trouvent courageux de manquer une année de salaire et d’aller dans un endroit que beaucoup trouvent hostiles. Peut-être, je ne sais pas trop. Quant à moi, je me trouve surtout chanceux d’avoir la chance de vivre ça. Une année d’apprentissage, des hauts et bas, découvrir sur le Burkina Faso et aussi me découvrir moi-même. Quoi demander de plus?