lundi 17 décembre 2007

Dieu est grand...

Je n’ai pas beaucoup parlé de ma famille. Durant ces derniers mois, je me suis demandé comment je pouvais aborder ce sujet et lui donner un élan que les gens allaient apprécier. J’attendais, j’attendais en essayant de trouver le fil conducteur pour mon histoire.

Vous l’aurez peut-être remarqué, dans mon blogue, je ne parle pas trop de la pluie et du beau temps. Je ne décris pas en long et en large ce qui se passe chaque jour que Dieu me permet de vivre. Je ne vous dis pas par exemple que je joue parfois au soccer, que la poussière soulevée du terrain de sable sur lequel on joue m’empêche de respirer, que la partie est souvent interrompue par une mobilette traversant le terrain, ou plus souvent par un troupeau de bœufs! Je ne vous ai pas trop raconté non plus que je me suis acheté un manteau parce que oui, le matin, j’ai vraiment froid. Il fait 20 degré! C’est ça s’acclimater je suppose! Je vous ai pas raconté non plus comment je suis demeuré perplexe et sans mot devant une sœur à la maison qui essayait tant bien que mal de m’apprendre le moré. Ce n’est pas facile d’apprendre la langue locale quand ton professeure te parle sans vêtement pour couvrir le haut de son corps! (elle a un bébé qu’elle doit alléter) Je ne vous pas non plus dit comment j’ai pu faire pour transporter une table, deux tabourets et un coussin en un seul voyage de vélo pour transporter à la maison! Je ne vous ai pas encore exprimé mon grand étonnement quand j’ai découvert l’imitation parfaite des cafés à la vanille de chez Tim Hortons. Du café instantané, du lait EagleBrand et de l’eau chaude. On se régale! Je n’ai finalement pas encore rendu mes amis jaloux! Et oui les boys, ici dans les petits bar au Burkina, il n’y a que des grosses bières! Et elles coûtent seulement 1 piasse!

Il y plein de sujets comme ça que j’ai pas encore touché. Mais celui de la famille me préoccupe un peu plus. Cette famille m’a accueilli, ils m’ont ouvert leur porte et ils ne m’ont rien demandé. Ils m’ont accepté comme membre de la famille et ils m’ont traité comme un fils. Pour ça, je les remercie du fond de mon cœur. Ils ont voulu qu’un étranger cohabite avec eux. Ce n’est pas chose facile et pour ça je leur en suis vraiment reconnaissant.

Mais j’ai tout de même déménagé récemment. Oui, j’ai changé de maison. Grâce à ça, j’ai pu mieux cerner le pourquoi de l’absence de texte à ce sujet. En effet, je ne pouvais pas vraiment rendre un texte intéressant quand moi-même que je n’étais pas passionné, inspiré par la famille avec qui je demeurais. C’est un peu long à expliquer, mais disons qu’être un vrai fils supposent aussi que tu dois agir comme un fils. On attendait de moi que je comprenne les subtilités, les non-dits, les choses à faire, à ne pas faire, les choses à dire et surtout à ne pas dire. De mon côté, j’ai aussi fait des erreurs que je n’ai comprises qu’à la fin. J’ai aussi un besoin en liberté qui ne concordait pas toujours avec ce que la famille attendait de moi. Bref, malgré que je mangeais très bien, que j’étais très bien logé, que je pouvais souvent rire avec eux, ce n’était pas toujours facile.

Maintenant je vis tout près d’un collègue de travail devenant très rapidement un ami. Je peux lui demander conseil sur tout, ce qui rend mon quotidien vraiment plus facile. J’ai une petite chambre dans une cour de 4 familles. Je me fais moi-même à manger et je vais aussi chercher mon eau à 200 mètres. Toute mon eau, même pour la douche! Et tout ça avec le « yellow fever », mon vélo adoré! La dynamique est vraiment différente. Seul les enfants et jeunes adultes comprennent le français, des femmes font cuire des arachides tout près de chez moi et des troupeaux de bœufs et de chèvres passent à deux coins de rue. La vie est vraiment plus difficile dans ce quartier, mais malgré ça, je me sens plus chez moi. J’ai moins de confort matériel, mais je trouve plus de raison de sourire le matin. Hier seulement, ma voisine triait les coquilles des arachides devant ma porte…Ça m’a réveillait et je trouvait ça vraiment très drôle! Je fais peur à beaucoup plus d’enfants et les 40 litres d’eau que je dois aller chercher à chaque deux jours me donnent vraiment chaud! Mais vraiment, c’est bien!

Grâce à Moussa, le collègue qui vit tout près de chez moi, j’apprends plus que jamais sur les relations humaines et aussi sur la place que peut avoir la religion dans la vie d’un homme (ou d’une femme!). Je ne viens pas religieux, mais du loin, je pondère mes opinions. Relisez le titre de cet article….

Je me sens trop chanceux de partager ce quotidien avec un ami tout près. Rien n’aurait pu prédire ça, parce que je me suis retrouvé à cet endroit par un pu hasard, sans que ce soit lui qui arrange le tout. C’était la volonté de Dieu…LOL. Vraiment, quand des histoires comme ça arrive, j’ai envie de le dire…Dieu est grand!

4 commentaires:

Anonyme a dit...

TU SAIS SIMON IL N'Y A PAS DE HASARD, TOUT FINI PAR S'ARRANGER, MÊME BEAUCOUP MIEUX QU'ON POURRAIT LE PENSER...TOUT CELA EN FAISANT CONFIANCE EN LA VIE...TOUT SIMPLEMENT, CE N'EST PAS TOUJOURS ÉVIDENT, MAIS...
JE SUIS FIER DE TOI, QUE TU ES PRIS CONSCIENCE DE LA BONTÉ DE TA FAMILLE...C'EST DE L'HUMILITÉ, TU ES UNE PERSONNE DE COEUR, SIMON. JE T'AIME...XXXX MAMAN

Anonyme a dit...

Simon, dans la vie il y a un juste retour des choses et tu en fais partie. Je suis contente que tu entames une autre étape de ta coopération et tu en ressortiras grandit par toutes ces expériences. Comme le dit si bien ta mère, tu es une personne de coeur et tu ne n'abandonne jamais, cette force de caractère te vient sûrement des tes parents qui possèdent ces qualités.
Encore une fois, je suis bien contente que tu te portes bien et continues de nous écrire de belles choses.
Sylvie

Anonyme a dit...

Simon: J'adore lire tes posts.
Vraiment, je crois que la question de la famille est assez delicate... je suis contente de constater qu'en fait, tu n'a que realiser tes besoins en tant que 'blanc'.
Je sais, ce n'est pas toujours facile mais si tu t'ecoutes, tout va bien.
J'apprecie tout particulierement la nature positive de tes posts qui me porte a reflechir toujours un peu plus loin.
Au Mali ils auraient dit: Inch Allah!

au plaisir de te lire,
Emilie (ex-concordienne)

Anonyme a dit...

Bonjour mon petit fils,
Je viens de te lire, et en bonne croyante, je suis persuadée que c'est la grâce de Dieu qui t'a fait changer de famille et ce, pour le mieux. Je te porte dans mes prières et que Dieu te protège tout au long de ton périple. J'espère te parler bientôt.
Ta grand-maman Thérèse x.x.x...