Expliquer en quoi consiste ton travail, ce n’est pas facile! Les gens impliqués dans Ingénieurs sans frontières en savent quelque chose! Ce n’est pas évident de décrire notre organisation, ce qu’on fait, notre approche surtout et notre impact outre-mer. J’ai la même difficulté quand je viens à expliquer le travail de la cellule avec laquelle je travaille ici à Ouahigouya, dans l’ONG la Fédération Nationale des groupements Naam. Pour ceux qui veulent connaître mieux l’organisation, j’ai déjà écrit un peu là-dessus, vous pouvez aller voir ça. Comme des gens m’ayant précédé l’ont déjà très bien décrit, je vais reprendre quelques passages (en italique) en y ajoutant mes commentaires.
Comme je le disais, le conseil de gestion aux exploitations agricoles (CdG) permet aux producteurs d’avoir une image sur la rentabilité de son travail et de prendre des décisions d’orientation sur leurs exploitations agricoles en vue d’augmenter leur revenu et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie. Il se base sur des étapes d’enregistrement de données, d’analyse des résultats, de prévision et de suivi.Le conseil inclut une dimension d’aide à la décision pour le paysan ce qui implique de comprendre les caractéristiques de son exploitation et la façon dont il prend ces décisions.
Il faut d’abord comprendre ce qu’est une exploitation agricole. C’est un système complexe avec différents éléments (les cultures, les troupeaux, la force de travail, le grenier etc.) en interaction avec son milieu (sol, climat, etc. La façon de prendre une décision sur exploitation est différente selon chacune d’elles.
Les décisions des paysans s’expliquent par les objectifs qu’ils poursuivent et par les moyens dont ils disposent. Toutefois, ces décisions sont prises alors qu’ils ne disposent pas ou peu d’informations sur le climat de la campagne à venir, les prix des produits agricoles au moment des prochaines récoltes, les techniques proposées par la recherche ou disponibles dans d’autres régions, etc. Mais aussi car ils n’ont qu’une information imparfaite sur leur propre exploitation (le rendement des différentes parcelles, l’impact d’une technique sur la production, les marges obtenues pour chaque culture, etc.)
Le conseil à l’exploitation n’a donc pas pour but de modifier ce processus mais de le rationaliser et de le rendre plus explicite. Sans conseil, le paysan prendra de toute façon une décision. Dans le cadre d’une démarche de conseil, il prendra probablement une décision plus réfléchie car il sera incité à formaliser sa réflexion, à discuter des intérêts et des inconvénients de ses choix avec ses voisins et le conseiller.
Le conseil à l’exploitation fait partie des services à l’agriculture, comme l’approvisionnement en intrants, le crédit, l’appui à la commercialisation, la recherche, la formation des producteurs, etc.. Il génère des effets directs et indirects intéressant un grand nombre de familles paysannes comme :
-L’amélioration des résultats des exploitations : le CdG débouche sur une amélioration des pratiques agricoles, et en ce sens représente une contribution à la vulgarisation agricole et une meilleure allocation des moyens de production disponibles. Les impacts du conseil dépassent le cadre des seuls participants qui sont souvent des leaders d’opinion dans leur milieu. Les informations, les techniques, les normes sont véhiculées à travers les réseaux socio-professionnels qui existent en milieu rural. Le CdG a un effet d’entraînement dans la communauté. Pour un producteur qui apprend comment traiter les maladies par exemple, c’est tout le site qui en profite.
-La participation à une démarche de conseil développe leurs capacités de gestion comme savoir gérer les diverses activités mais aussi ses revenus, bien gérer les ressources collectives de la famille (terre, travail, capital) que la maîtrise des outils (remplir de fiches ou le carnet d’exploitation, etc.). Le CdG leur fait prendre conscience de leur statut d’acteur disposant d’une marge de manœuvre pouvant construire son avenir. Il renforce le sentiment d’auto-estime nécessaire pour libérer les énergies et affronter les défis.
Il prolonge et renforce les actions d’alphabétisation et post-alphabétisation et donne l’envie aux membres de mieux maîtriser l’écrit et le calcul. Il constitue une application concrète quotidienne des enseignements de base.
Ceci résume assez bien l’idée du Conseil de gestion (CdG). Mais concrètement, qu’est-ci qui se passe sur le terrain ? Prenons un exemple concret. D’abord, un producteur doit s’intéresse au Conseil de gestion et devenir adhérent. Il y a donc de la sensibilisation des groupes de producteurs à la démarche CdG dans l’objectif de susciter le volontariat, car ces derniers payent donc une cotisation lui assurant un suivi par le conseiller. Cette activité concerne tous les producteurs des groupements et unions du même site (adhérents ou non) et toutes personnes intéressées par le CdG. Elle se fait au cours de rencontres collectives spécifiques, de façon individuelle et de manière occasionnelle (AG unions, radio, presse, etc.). Lors de la séance de sensibilisation, le conseillers présente aux producteurs présents les objectifs et finalités du CDG ; les avantages, inconvénients et compétences ; les critères d’adhésion ; le déroulement des activités et la présentation des outils ; les domaines concernés par le CDG ; les acteurs impliqués dans la gestion de la démarche et leurs rôles. Des témoignages d’anciens adhérents et du membre du COCdG complètent l’exposé du conseiller.
Il y a formation des volontaires ayant adhérés à la démarche, à l’utilisation des outils de collecte des données.
Un conseiller visite ensuite plusieurs producteurs sur leurs parcelles à toutes les deux semaines. Ils discutent ensemble des itinéraires techniques, des problèmes ponctuelles qui surviennent, le traitement des maladies, etc. Le conseiller s’assure également que toutes les dépenses et les revenus sont enregistrés dans le cahier de l’adhérent. Ce suivi-conseil concerne prioritairement les adhérents et touche indirectement les non adhérents qui profitent du passage du conseiller ou de la cellule pour avoir des conseils dans les domaines techniques et économiques.
Le conseiller fait ensuite les calculs permettant par la suite de restituer les résultats aux producteurs (marge brute, rendement, dépenses…)
Il y a ensuite restitutions individuelles des résultats et/ou collectives (sur demande des adhérents du groupe) par le conseiller avec l’appui des agronomes. On lui remets par écrit les résultats et on discute avec de recommandations afin qu’il s’améliore l’année suivante. On peut proposer une amélioration du rendement par de meilleures techniques agricoles, une meilleure commercialisation par une planification des cultures, ou simplement un meilleur contrôle des dépenses. Le conseil dépend de la situation du producteur, de ses besoins, mais surtout du changement que le producteur est prêt à accepter (ce qui n’est facile à identifier !). Les producteurs passent ensuite à la prévision pour la campagne suivante. Cela permet d’évaluer les dépenses nécessaires et aussi de valider les recommandations faites auparavant.
Pendant la saison, le dispositif de Conseil de gestion offre sur demande des formations spécifiques, organise des rencontres débats sur des thèmes et problèmes techniques.
Finalement, le Bilan Annuel est une occasion de rassembler plus du quart des 400 producteurs adhérents pour faire une présentation collective des résultats de partout au Burkina.
Ici, la plupart des producteurs font suivre leur production maraîchère, c’est-à-dire les légumes. Pourquoi les producteurs se restreignent seulement à une culture alors qu’ils pourraient considérer également toutes les activités faisant vivre la famille ? Et bien ça c’est une question difficile que je ne détaillerai pas ici. Les intéressés peuvent se manifester et je ferai une entrée à ce sujet si els gens le désirent.
En résumé, pour les visuels, le CdG c’est :
Comme rien n’est parfait dans la vie, il y a des aspects qui font en sorte que la portée et la qualité du conseil peuvent être diminuées. La question que je vous pose est donc :
Qu’est-ce que vous aimez dans le dispositif de conseil de gestion comme méthode de développement ?
Et aussi quels aspects (quels qu’ils soient) peuvent affectés l’ampleur et la qualité du conseil comme moyen de développement des populations rurales ? Quels sont les défis reliés à ce moyen de développement ?
En ayant votre opinion, on va pouvoir débattre des bons et des mauvais points que VOUS aurez identifiés. En espérant que ça rende la discussion intéressante ! Le débat se fera dans la section commentaire. Partagez votre opinion ! Et même si c’est juste pour poser une question, allez-y ! Ça va animer la discussion j’en suis sûr !
Source :
L’UNITE D’APPUI AGRO-ECONOMIQUE
Le Conseil à l’exploitation familiale à la FEDERATION NATIONALE DES GROUPEMENTS NAAM (F. N. G. N.), Outils et méthode, Burkina Faso Mai 2006
Guy Faure, Patrick Dugué, GUIDE PRATIQUE SUR LE CONSEIL A L’EXPLOITATION FAMILIALE : EXPÉRIENCES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
jeudi 20 décembre 2007
lundi 17 décembre 2007
Dieu est grand...
Je n’ai pas beaucoup parlé de ma famille. Durant ces derniers mois, je me suis demandé comment je pouvais aborder ce sujet et lui donner un élan que les gens allaient apprécier. J’attendais, j’attendais en essayant de trouver le fil conducteur pour mon histoire.
Vous l’aurez peut-être remarqué, dans mon blogue, je ne parle pas trop de la pluie et du beau temps. Je ne décris pas en long et en large ce qui se passe chaque jour que Dieu me permet de vivre. Je ne vous dis pas par exemple que je joue parfois au soccer, que la poussière soulevée du terrain de sable sur lequel on joue m’empêche de respirer, que la partie est souvent interrompue par une mobilette traversant le terrain, ou plus souvent par un troupeau de bœufs! Je ne vous ai pas trop raconté non plus que je me suis acheté un manteau parce que oui, le matin, j’ai vraiment froid. Il fait 20 degré! C’est ça s’acclimater je suppose! Je vous ai pas raconté non plus comment je suis demeuré perplexe et sans mot devant une sœur à la maison qui essayait tant bien que mal de m’apprendre le moré. Ce n’est pas facile d’apprendre la langue locale quand ton professeure te parle sans vêtement pour couvrir le haut de son corps! (elle a un bébé qu’elle doit alléter) Je ne vous pas non plus dit comment j’ai pu faire pour transporter une table, deux tabourets et un coussin en un seul voyage de vélo pour transporter à la maison! Je ne vous ai pas encore exprimé mon grand étonnement quand j’ai découvert l’imitation parfaite des cafés à la vanille de chez Tim Hortons. Du café instantané, du lait EagleBrand et de l’eau chaude. On se régale! Je n’ai finalement pas encore rendu mes amis jaloux! Et oui les boys, ici dans les petits bar au Burkina, il n’y a que des grosses bières! Et elles coûtent seulement 1 piasse!
Il y plein de sujets comme ça que j’ai pas encore touché. Mais celui de la famille me préoccupe un peu plus. Cette famille m’a accueilli, ils m’ont ouvert leur porte et ils ne m’ont rien demandé. Ils m’ont accepté comme membre de la famille et ils m’ont traité comme un fils. Pour ça, je les remercie du fond de mon cœur. Ils ont voulu qu’un étranger cohabite avec eux. Ce n’est pas chose facile et pour ça je leur en suis vraiment reconnaissant.
Mais j’ai tout de même déménagé récemment. Oui, j’ai changé de maison. Grâce à ça, j’ai pu mieux cerner le pourquoi de l’absence de texte à ce sujet. En effet, je ne pouvais pas vraiment rendre un texte intéressant quand moi-même que je n’étais pas passionné, inspiré par la famille avec qui je demeurais. C’est un peu long à expliquer, mais disons qu’être un vrai fils supposent aussi que tu dois agir comme un fils. On attendait de moi que je comprenne les subtilités, les non-dits, les choses à faire, à ne pas faire, les choses à dire et surtout à ne pas dire. De mon côté, j’ai aussi fait des erreurs que je n’ai comprises qu’à la fin. J’ai aussi un besoin en liberté qui ne concordait pas toujours avec ce que la famille attendait de moi. Bref, malgré que je mangeais très bien, que j’étais très bien logé, que je pouvais souvent rire avec eux, ce n’était pas toujours facile.
Maintenant je vis tout près d’un collègue de travail devenant très rapidement un ami. Je peux lui demander conseil sur tout, ce qui rend mon quotidien vraiment plus facile. J’ai une petite chambre dans une cour de 4 familles. Je me fais moi-même à manger et je vais aussi chercher mon eau à 200 mètres. Toute mon eau, même pour la douche! Et tout ça avec le « yellow fever », mon vélo adoré! La dynamique est vraiment différente. Seul les enfants et jeunes adultes comprennent le français, des femmes font cuire des arachides tout près de chez moi et des troupeaux de bœufs et de chèvres passent à deux coins de rue. La vie est vraiment plus difficile dans ce quartier, mais malgré ça, je me sens plus chez moi. J’ai moins de confort matériel, mais je trouve plus de raison de sourire le matin. Hier seulement, ma voisine triait les coquilles des arachides devant ma porte…Ça m’a réveillait et je trouvait ça vraiment très drôle! Je fais peur à beaucoup plus d’enfants et les 40 litres d’eau que je dois aller chercher à chaque deux jours me donnent vraiment chaud! Mais vraiment, c’est bien!
Grâce à Moussa, le collègue qui vit tout près de chez moi, j’apprends plus que jamais sur les relations humaines et aussi sur la place que peut avoir la religion dans la vie d’un homme (ou d’une femme!). Je ne viens pas religieux, mais du loin, je pondère mes opinions. Relisez le titre de cet article….
Je me sens trop chanceux de partager ce quotidien avec un ami tout près. Rien n’aurait pu prédire ça, parce que je me suis retrouvé à cet endroit par un pu hasard, sans que ce soit lui qui arrange le tout. C’était la volonté de Dieu…LOL. Vraiment, quand des histoires comme ça arrive, j’ai envie de le dire…Dieu est grand!
Vous l’aurez peut-être remarqué, dans mon blogue, je ne parle pas trop de la pluie et du beau temps. Je ne décris pas en long et en large ce qui se passe chaque jour que Dieu me permet de vivre. Je ne vous dis pas par exemple que je joue parfois au soccer, que la poussière soulevée du terrain de sable sur lequel on joue m’empêche de respirer, que la partie est souvent interrompue par une mobilette traversant le terrain, ou plus souvent par un troupeau de bœufs! Je ne vous ai pas trop raconté non plus que je me suis acheté un manteau parce que oui, le matin, j’ai vraiment froid. Il fait 20 degré! C’est ça s’acclimater je suppose! Je vous ai pas raconté non plus comment je suis demeuré perplexe et sans mot devant une sœur à la maison qui essayait tant bien que mal de m’apprendre le moré. Ce n’est pas facile d’apprendre la langue locale quand ton professeure te parle sans vêtement pour couvrir le haut de son corps! (elle a un bébé qu’elle doit alléter) Je ne vous pas non plus dit comment j’ai pu faire pour transporter une table, deux tabourets et un coussin en un seul voyage de vélo pour transporter à la maison! Je ne vous ai pas encore exprimé mon grand étonnement quand j’ai découvert l’imitation parfaite des cafés à la vanille de chez Tim Hortons. Du café instantané, du lait EagleBrand et de l’eau chaude. On se régale! Je n’ai finalement pas encore rendu mes amis jaloux! Et oui les boys, ici dans les petits bar au Burkina, il n’y a que des grosses bières! Et elles coûtent seulement 1 piasse!
Il y plein de sujets comme ça que j’ai pas encore touché. Mais celui de la famille me préoccupe un peu plus. Cette famille m’a accueilli, ils m’ont ouvert leur porte et ils ne m’ont rien demandé. Ils m’ont accepté comme membre de la famille et ils m’ont traité comme un fils. Pour ça, je les remercie du fond de mon cœur. Ils ont voulu qu’un étranger cohabite avec eux. Ce n’est pas chose facile et pour ça je leur en suis vraiment reconnaissant.
Mais j’ai tout de même déménagé récemment. Oui, j’ai changé de maison. Grâce à ça, j’ai pu mieux cerner le pourquoi de l’absence de texte à ce sujet. En effet, je ne pouvais pas vraiment rendre un texte intéressant quand moi-même que je n’étais pas passionné, inspiré par la famille avec qui je demeurais. C’est un peu long à expliquer, mais disons qu’être un vrai fils supposent aussi que tu dois agir comme un fils. On attendait de moi que je comprenne les subtilités, les non-dits, les choses à faire, à ne pas faire, les choses à dire et surtout à ne pas dire. De mon côté, j’ai aussi fait des erreurs que je n’ai comprises qu’à la fin. J’ai aussi un besoin en liberté qui ne concordait pas toujours avec ce que la famille attendait de moi. Bref, malgré que je mangeais très bien, que j’étais très bien logé, que je pouvais souvent rire avec eux, ce n’était pas toujours facile.
Maintenant je vis tout près d’un collègue de travail devenant très rapidement un ami. Je peux lui demander conseil sur tout, ce qui rend mon quotidien vraiment plus facile. J’ai une petite chambre dans une cour de 4 familles. Je me fais moi-même à manger et je vais aussi chercher mon eau à 200 mètres. Toute mon eau, même pour la douche! Et tout ça avec le « yellow fever », mon vélo adoré! La dynamique est vraiment différente. Seul les enfants et jeunes adultes comprennent le français, des femmes font cuire des arachides tout près de chez moi et des troupeaux de bœufs et de chèvres passent à deux coins de rue. La vie est vraiment plus difficile dans ce quartier, mais malgré ça, je me sens plus chez moi. J’ai moins de confort matériel, mais je trouve plus de raison de sourire le matin. Hier seulement, ma voisine triait les coquilles des arachides devant ma porte…Ça m’a réveillait et je trouvait ça vraiment très drôle! Je fais peur à beaucoup plus d’enfants et les 40 litres d’eau que je dois aller chercher à chaque deux jours me donnent vraiment chaud! Mais vraiment, c’est bien!
Grâce à Moussa, le collègue qui vit tout près de chez moi, j’apprends plus que jamais sur les relations humaines et aussi sur la place que peut avoir la religion dans la vie d’un homme (ou d’une femme!). Je ne viens pas religieux, mais du loin, je pondère mes opinions. Relisez le titre de cet article….
Je me sens trop chanceux de partager ce quotidien avec un ami tout près. Rien n’aurait pu prédire ça, parce que je me suis retrouvé à cet endroit par un pu hasard, sans que ce soit lui qui arrange le tout. C’était la volonté de Dieu…LOL. Vraiment, quand des histoires comme ça arrive, j’ai envie de le dire…Dieu est grand!
La pluie et le beau temps
Voici un petit texte tiré du Journal Sidwayam, un quotidien, du lundi 10 septembre 2007
L’air du temps
Nous, sahéliens, sourions de l’expression : « Parler de la pluie et du beau temps » car la pluie reste habituellement synonyme de bienfaits, d’abondance et non de désagrément. [La saison des pluies terminée,] lorsque souffle l’harmattan (arme du temps!), véhiculant épidémies, poussières et mille détritus dont les tenaces… sachets noirs, nous regrettons le beau et bon temps de l’hivernage où tout vit et reverdit. On a tant prié, chanté voire… pleuré que les vœux ont été exaucés au-delà de toute espérance! Histoire… d’eau et d’eaux!
Déluges par-ci, inondations par là, situations préoccupantes partout! Et comme d’habitude, l’homme, éternel insatisfait, réagit comme en politique : en vouant aux gémonies celui ou ce qu’il a souhaité, acclamé, adulé, encensé la veille. Singulièrement quand tout va… à vau-l’eau!
Maunir
P.S. : C’est peut-être la… mondialisation des expressions!
Vraiment il a trop raison! J’étais vraiment content de voir la pluie tomber pour les producteurs, mais j’ai aussi eu deux cas de paludisme pendant ce temps! Maintenant, il fait un peu plus frais pendant la saison sèche, mais la poussière m’a donné vraiment un gros rhume! Oui oui, j’ai vraiment eu un rhume qui a duré deux semaines! Bref, qu’on soit au Québec ou en Afrique, on a toujours une raison de critiquer la température…
Bonne tempête de neige au gens de chez nous!
L’air du temps
Nous, sahéliens, sourions de l’expression : « Parler de la pluie et du beau temps » car la pluie reste habituellement synonyme de bienfaits, d’abondance et non de désagrément. [La saison des pluies terminée,] lorsque souffle l’harmattan (arme du temps!), véhiculant épidémies, poussières et mille détritus dont les tenaces… sachets noirs, nous regrettons le beau et bon temps de l’hivernage où tout vit et reverdit. On a tant prié, chanté voire… pleuré que les vœux ont été exaucés au-delà de toute espérance! Histoire… d’eau et d’eaux!
Déluges par-ci, inondations par là, situations préoccupantes partout! Et comme d’habitude, l’homme, éternel insatisfait, réagit comme en politique : en vouant aux gémonies celui ou ce qu’il a souhaité, acclamé, adulé, encensé la veille. Singulièrement quand tout va… à vau-l’eau!
Maunir
P.S. : C’est peut-être la… mondialisation des expressions!
Vraiment il a trop raison! J’étais vraiment content de voir la pluie tomber pour les producteurs, mais j’ai aussi eu deux cas de paludisme pendant ce temps! Maintenant, il fait un peu plus frais pendant la saison sèche, mais la poussière m’a donné vraiment un gros rhume! Oui oui, j’ai vraiment eu un rhume qui a duré deux semaines! Bref, qu’on soit au Québec ou en Afrique, on a toujours une raison de critiquer la température…
Bonne tempête de neige au gens de chez nous!
Petit bonheur d'aujourd'hui
Une autre crevaison à vélo aujourd'hui. Ce qui rendait celle ci unique, c'est l'endroit ou j'ai fait reparé. Le repérateur etait situé sous un lampadaire qui s'éteugnait à toute les 20 secondes environ pour une periode indéterminé.... Il devait donc attendre qu'il se rallume pour poursuivre le travail...fait assez commun, mais toujours drôle pour moi de remarquer ce genre de chose!
J'ai aussi décuovert que le soir, le prix pour faire réparer une crevaison double, passant de 10 sous à 20 sous...c'est les lois de l'offre et la demande! Le soir, quand t'a un pneu crevé t'a moins d'arguments pour negocier ton prix disons!
joyeux noel hivernale à tous!
J'ai aussi décuovert que le soir, le prix pour faire réparer une crevaison double, passant de 10 sous à 20 sous...c'est les lois de l'offre et la demande! Le soir, quand t'a un pneu crevé t'a moins d'arguments pour negocier ton prix disons!
joyeux noel hivernale à tous!
mercredi 5 décembre 2007
L'histoire des chaises
J'oubliais presque l'histoire des chaises.
Vous vous souvenez, il y a quelques semaines, je vous demandais de m'aider afin de choisir à qui j'allais acheter une chaise... L'artisan local ou le groupe de personne à mobilité réduite soutenu par une ONG.
Le débat a été chaud! J'ai reçu des avis partagés sur le blogue et aussi sur mes comptes personnelles. Je crois en l'importance de soutenir une économie locale en développement. C'est par l'épanouissement d'un secteur privé sain qui aidera et a déjà aidé plusieurs pays à se développer. D'un autre côté, Tout le monde a droit de jouir d'une vie saine, donc il est normal de soutenir des personnes ayant moins d'opportunités.
Par contre, étant donné le contexte dans lequel je suis, il est difficile de dire à qui profiterait plus cet achat. Peut-être l'artisan a un enfant qu'il doit envoyer à l'école, peut-etre pas.
En gros, je crois pas qu'il y est de réponse juste.
Ce que j'ai fait?
Et bien, en fait, mon choix a reposé sur deux facteurs qui n'ont rien à voir avec ce que je viens d'écrire. J'ai choisi l'artisan local...
Parce qu'il faisait la chaise à 15% moins cher et surtout parce qu'il venait la livrer à domicile. Assez pratique quand on se déplace en vélo!
Donc voilà! Merci pour vos réponses et ne vous inquiétez pas, d'autres débats s'en viennent!
Vous vous souvenez, il y a quelques semaines, je vous demandais de m'aider afin de choisir à qui j'allais acheter une chaise... L'artisan local ou le groupe de personne à mobilité réduite soutenu par une ONG.
Le débat a été chaud! J'ai reçu des avis partagés sur le blogue et aussi sur mes comptes personnelles. Je crois en l'importance de soutenir une économie locale en développement. C'est par l'épanouissement d'un secteur privé sain qui aidera et a déjà aidé plusieurs pays à se développer. D'un autre côté, Tout le monde a droit de jouir d'une vie saine, donc il est normal de soutenir des personnes ayant moins d'opportunités.
Par contre, étant donné le contexte dans lequel je suis, il est difficile de dire à qui profiterait plus cet achat. Peut-être l'artisan a un enfant qu'il doit envoyer à l'école, peut-etre pas.
En gros, je crois pas qu'il y est de réponse juste.
Ce que j'ai fait?
Et bien, en fait, mon choix a reposé sur deux facteurs qui n'ont rien à voir avec ce que je viens d'écrire. J'ai choisi l'artisan local...
Parce qu'il faisait la chaise à 15% moins cher et surtout parce qu'il venait la livrer à domicile. Assez pratique quand on se déplace en vélo!
Donc voilà! Merci pour vos réponses et ne vous inquiétez pas, d'autres débats s'en viennent!
Maman …. Je t’ai menti!
Ici, je vous partage une lettre que j’ai destinée à ma mère.
Maman …. Je t’ai menti!
Je m’explique. Avant mon départ en juillet, tu t’inquiétais au niveau de ma sécurité. Est-ce dangereux l’Afrique? C’est vrai que si tu as visionné des films comme « Diamants de sang » et « Un dimanche à Kigali », tu es en droit de se questionner! Je te rassure, mon objectif n’est pas de me mettre dans des situations impossibles où ma santé est en jeu (cela sans tenir compte des possibles épisodes de paludisme)!
Voici il y de cela quelques mois ce que je t’avais répondu pour t’enlever toute inquiétude : « Tu sais maman, au Burkina Faso, ce n’est pas comme le Congo, le Sierra Leone ou certains pays d’Amérique Latine. Ces pays possèdent plusieurs richesses naturelles comme le diamant, l’or, le sucre, etc. Dans ces pays, l’inégalité est grande entre les riches et les pauvres. C’est cette inégalité qui génère la violence. Quelqu’un voyant son voisin avec une belle voiture a bien plus de chance de développer un sentiment d’agressivité. Là-bas, au Burkina Faso, tout le monde, ou presque, est pauvre. Alors il n’y a pas cette frustration et cette violence qui se sont installées dans le cœur des gens. »
Le sociologue en moi croyait alors avoir raison. Mea culpa! En vérité, il y a bel et bien de belles maisons de riches au Burkina Faso! Si tu venais me rejoindre, tous les jours, tu remarquerais comme moi un paysan dans la rue amenant ses récoltes à dos d’âme se faire dépasser par une Mercedes. Des adolescents ont des motos alors que d’autres doivent s’installer près de lampadaires sur le bord des routes pour pouvoir étudier le soir. Une famille peut facilement avoir l’eau courante, l’électricité, un frigo alors que leurs voisins doivent puiser l’eau au forage du quartier. D’un côté de la rue, tu pourrais voir un édifice en ciment à deux étages, climatisé, et de l’autre, des maisons faites de briques de terres sans eau courant ni électricité.
(Des femmes font le vannage du maïs, opération consistant à séparer la coquille du grain du coeur. On pourrait après en faire de la farine.)
Malgré tout, je ne t’ai pas menti totalement. Oui, je me sens en sécurité au Burkina Faso! Je n’ai jamais été victime d’actes de violences, peu importe leurs natures. Mais pourquoi? Parce que je ne sors pas après le coucher du soleil (ce qui est faux!) ? Parce que je suis toujours accompagné par gardes du corps burkinabé (encore faux!)? Parce que je ne m’expose à aucun risque et parce que je ne parle à personne (ça aussi, c’est tout ce qu’il y a de plus faux!) ? Mon impression est que peut-être ce sont seulement les Burkinabé qui sont comme ça. Pacifiques, tranquilles, « relax ». Après avoir entendu la phrase « Y a pas de problèmes! » pour la cinquième fois dans une journée, on commence à réaliser la richesse de ce peuple. Malgré la pauvreté, tu serais étonné de constater que les Burkinabé sont un peuple vivant dans la paix. Ils estiment énormément les étrangers et ils voient la vie très positivement. Par exemple, j’ai dernièrement accompagné un ami qui récoltait le champ de sa famille.
Malgré mon inefficacité flagrante à manier la hache, mes mains criblées d’ampoules et mes deux coups de chaleur, il m’a tout de même remis à la fin de la matinée un très gros sac d’arachides et un autre sac d’haricots pour me remercier. Le travail que j’ai fait ne valait aucunement cette récompense! Mais j’ai accepté bien sûr, parce que c’est comme ça… au Burkina!
Maman, je t’invite à venir vivre quelques semaines au Burkina Faso. Tu découvriras, contrairement à ce beaucoup de gens pourraient penser, que nous n’avons pas besoin de donner de l’argent ou des cadeaux pour être apprécié et respecté. Malgré le manque de moyens de la population, il te suffirait de montrer ton appréciation pour leur pays, parler la langue locale, discuter avec eux et peut-être tu remarqueras comme moi quelque chose dans leurs yeux. La fierté? La reconnaissance? La joie? Je ne sais pas. Tout ce que je vois, c’est le privilège que j’ai de pouvoir connaître des gens comme ça!
(Des enfants nous accompagnant au champ)
Alors maman, même si les inégalités n’ont pas échappée à mon pays d’adoption, je réitère ce que je disais : oui je me sens en sécurité au Burkina Faso!
Ton fils qui t’aime.
Maman …. Je t’ai menti!
Je m’explique. Avant mon départ en juillet, tu t’inquiétais au niveau de ma sécurité. Est-ce dangereux l’Afrique? C’est vrai que si tu as visionné des films comme « Diamants de sang » et « Un dimanche à Kigali », tu es en droit de se questionner! Je te rassure, mon objectif n’est pas de me mettre dans des situations impossibles où ma santé est en jeu (cela sans tenir compte des possibles épisodes de paludisme)!
Voici il y de cela quelques mois ce que je t’avais répondu pour t’enlever toute inquiétude : « Tu sais maman, au Burkina Faso, ce n’est pas comme le Congo, le Sierra Leone ou certains pays d’Amérique Latine. Ces pays possèdent plusieurs richesses naturelles comme le diamant, l’or, le sucre, etc. Dans ces pays, l’inégalité est grande entre les riches et les pauvres. C’est cette inégalité qui génère la violence. Quelqu’un voyant son voisin avec une belle voiture a bien plus de chance de développer un sentiment d’agressivité. Là-bas, au Burkina Faso, tout le monde, ou presque, est pauvre. Alors il n’y a pas cette frustration et cette violence qui se sont installées dans le cœur des gens. »
Le sociologue en moi croyait alors avoir raison. Mea culpa! En vérité, il y a bel et bien de belles maisons de riches au Burkina Faso! Si tu venais me rejoindre, tous les jours, tu remarquerais comme moi un paysan dans la rue amenant ses récoltes à dos d’âme se faire dépasser par une Mercedes. Des adolescents ont des motos alors que d’autres doivent s’installer près de lampadaires sur le bord des routes pour pouvoir étudier le soir. Une famille peut facilement avoir l’eau courante, l’électricité, un frigo alors que leurs voisins doivent puiser l’eau au forage du quartier. D’un côté de la rue, tu pourrais voir un édifice en ciment à deux étages, climatisé, et de l’autre, des maisons faites de briques de terres sans eau courant ni électricité.
(Des femmes font le vannage du maïs, opération consistant à séparer la coquille du grain du coeur. On pourrait après en faire de la farine.)
Malgré tout, je ne t’ai pas menti totalement. Oui, je me sens en sécurité au Burkina Faso! Je n’ai jamais été victime d’actes de violences, peu importe leurs natures. Mais pourquoi? Parce que je ne sors pas après le coucher du soleil (ce qui est faux!) ? Parce que je suis toujours accompagné par gardes du corps burkinabé (encore faux!)? Parce que je ne m’expose à aucun risque et parce que je ne parle à personne (ça aussi, c’est tout ce qu’il y a de plus faux!) ? Mon impression est que peut-être ce sont seulement les Burkinabé qui sont comme ça. Pacifiques, tranquilles, « relax ». Après avoir entendu la phrase « Y a pas de problèmes! » pour la cinquième fois dans une journée, on commence à réaliser la richesse de ce peuple. Malgré la pauvreté, tu serais étonné de constater que les Burkinabé sont un peuple vivant dans la paix. Ils estiment énormément les étrangers et ils voient la vie très positivement. Par exemple, j’ai dernièrement accompagné un ami qui récoltait le champ de sa famille.
Malgré mon inefficacité flagrante à manier la hache, mes mains criblées d’ampoules et mes deux coups de chaleur, il m’a tout de même remis à la fin de la matinée un très gros sac d’arachides et un autre sac d’haricots pour me remercier. Le travail que j’ai fait ne valait aucunement cette récompense! Mais j’ai accepté bien sûr, parce que c’est comme ça… au Burkina!
Maman, je t’invite à venir vivre quelques semaines au Burkina Faso. Tu découvriras, contrairement à ce beaucoup de gens pourraient penser, que nous n’avons pas besoin de donner de l’argent ou des cadeaux pour être apprécié et respecté. Malgré le manque de moyens de la population, il te suffirait de montrer ton appréciation pour leur pays, parler la langue locale, discuter avec eux et peut-être tu remarqueras comme moi quelque chose dans leurs yeux. La fierté? La reconnaissance? La joie? Je ne sais pas. Tout ce que je vois, c’est le privilège que j’ai de pouvoir connaître des gens comme ça!
(Des enfants nous accompagnant au champ)
Alors maman, même si les inégalités n’ont pas échappée à mon pays d’adoption, je réitère ce que je disais : oui je me sens en sécurité au Burkina Faso!
Ton fils qui t’aime.
Un regard sur la cinquantaine en Afrique!
La semaine dernière, c’était également ma fête. Ne sachant pas vraiment comment les gens célébraient leur anniversaire, je me suis renseigné auprès de quelques amis. D’abord, selon les échos que j’ai reçus, ce n’est traditionnellement pas tout le monde qui organise quelque chose pour cette occasion. Certains ne connaissent pas leur date exacte de naissance, alors que d’autres font plutôt accueillir leur famille et amis la journée du saint portant leur nom. Alors je vous invite à demander à grand-maman quel est la journée de la Ste Sylvie, et si elle existe, on pourra tous célébrer la cinquantaine de ma tante une deuxième fois!
Mes amis m’ont aussi dit que c’est le fêté qui doit organise et paye pour la nourriture que les invités prendront. Mais bon, comme ma technique de cuisine africaine n’est pas encore assez développée, j’ai préféré laisser faire. J’ai amené quelques plantains fris et tout le monde semblait bien content! Alors si vous souhaitez fêter à l’africaine, envoyer le bill à Sylvie, je suis sûr qu’elle va être super contente!
Bon, arrêtons de parler de moi, parce que je n’ai malheureusement pas atteint l’âge des Club MMed encore! Quel est donc le visage de la cinquantaine ici? Contrairement à ce qu’on penser, l’Afrique n’a pas un seul visage, mais bien au-dessus d’un milliard qui ont tous une vision, une opinion sur ce qui se passe sur notre planète. Comme le temps est compté, laissez-moi vous en présenter deux d’ici, au Burkina Faso. J’ai eu la chance de rencontrer ces deux femmes uniques qui sont toujours pour moi une source d’inspiration.
Je vous présente Geneviève, mère d’une famille de 7 enfants. Elle parle seulement moré, elle n’est pas allée à l’école. Chaque matin, elle se lève vers 4h30 pour préparer le feu, balayer la cours et cuisiner la bouillie pour servir au petit-déjeuner. Pendant la saison des pluies, elle accompagnera son mari au champ toute la journée. Armé d’une pioche, elle enlèvera la mauvaise herbe sans montrer le moindre signe de fatigue. À son retour à la maison, elle devra laver les vêtements, à la main bien sûr! Et préparer le repas du soir pour se coucher vers 22h. Les jours suivant, le manège recommence! Quel courage!
À plusieurs kilomètres de là, dans la ville de Bobo Dioulasso, vit Helena. Elle est une leader dans les différents groupes dans lesquelles elle s’investit. Elle représente entre autre un groupement de producteurs de légumes, composé de femmes et d’hommes. Elle transmet ainsi chaque jour à des paysans son savoir tant au niveau technique qu’à la gestion de leur exploitation. Elle est la seule femme à travers 16 autres conseillers masculins distribuer un peu partout dans le pays. Elles ne comptent donc pas les heures passées à tenter d’améliorer les conditions de vie de plusieurs producteurs à petite échelle, leur permettant ainsi d’espérer passer la barre de la pauvreté extrême.
Quel est le lien entre ces femmes? Une, faute de moyens, travaille au bien-être de sa famille. L’autre, ayant eu la chance d’apprendre à lire et écrire, encourage des producteurs à développer leurs aptitudes et augmenter chaque année leur revenu. Et toi Sylvie, tu te situes où là-dedans? Tout comme ces femmes exceptionnelles, Tu te préoccupes des gens qui t’entoure, tu as toujours une pensée pour tes neveux qui, au fond, sont tous devenus un peu tes enfants à toi aussi. Tu sais, quand tu venais nous visiter dans les grandes villes où nous étudions ou travaillions, nous sentions vraiment ton désir de passer du temps avec nous, de discuter, d’échanger, de passer de bons moment. Et ça, c’est vraiment spécial! Merci tante Sylvie.
Passe une bonne fête et ne pleure pas trop.
Et à vous tous, dans la salle, mangez une bonne poutine à ma santé! Je pense à vous!
Mes amis m’ont aussi dit que c’est le fêté qui doit organise et paye pour la nourriture que les invités prendront. Mais bon, comme ma technique de cuisine africaine n’est pas encore assez développée, j’ai préféré laisser faire. J’ai amené quelques plantains fris et tout le monde semblait bien content! Alors si vous souhaitez fêter à l’africaine, envoyer le bill à Sylvie, je suis sûr qu’elle va être super contente!
Bon, arrêtons de parler de moi, parce que je n’ai malheureusement pas atteint l’âge des Club MMed encore! Quel est donc le visage de la cinquantaine ici? Contrairement à ce qu’on penser, l’Afrique n’a pas un seul visage, mais bien au-dessus d’un milliard qui ont tous une vision, une opinion sur ce qui se passe sur notre planète. Comme le temps est compté, laissez-moi vous en présenter deux d’ici, au Burkina Faso. J’ai eu la chance de rencontrer ces deux femmes uniques qui sont toujours pour moi une source d’inspiration.
Je vous présente Geneviève, mère d’une famille de 7 enfants. Elle parle seulement moré, elle n’est pas allée à l’école. Chaque matin, elle se lève vers 4h30 pour préparer le feu, balayer la cours et cuisiner la bouillie pour servir au petit-déjeuner. Pendant la saison des pluies, elle accompagnera son mari au champ toute la journée. Armé d’une pioche, elle enlèvera la mauvaise herbe sans montrer le moindre signe de fatigue. À son retour à la maison, elle devra laver les vêtements, à la main bien sûr! Et préparer le repas du soir pour se coucher vers 22h. Les jours suivant, le manège recommence! Quel courage!
À plusieurs kilomètres de là, dans la ville de Bobo Dioulasso, vit Helena. Elle est une leader dans les différents groupes dans lesquelles elle s’investit. Elle représente entre autre un groupement de producteurs de légumes, composé de femmes et d’hommes. Elle transmet ainsi chaque jour à des paysans son savoir tant au niveau technique qu’à la gestion de leur exploitation. Elle est la seule femme à travers 16 autres conseillers masculins distribuer un peu partout dans le pays. Elles ne comptent donc pas les heures passées à tenter d’améliorer les conditions de vie de plusieurs producteurs à petite échelle, leur permettant ainsi d’espérer passer la barre de la pauvreté extrême.
Quel est le lien entre ces femmes? Une, faute de moyens, travaille au bien-être de sa famille. L’autre, ayant eu la chance d’apprendre à lire et écrire, encourage des producteurs à développer leurs aptitudes et augmenter chaque année leur revenu. Et toi Sylvie, tu te situes où là-dedans? Tout comme ces femmes exceptionnelles, Tu te préoccupes des gens qui t’entoure, tu as toujours une pensée pour tes neveux qui, au fond, sont tous devenus un peu tes enfants à toi aussi. Tu sais, quand tu venais nous visiter dans les grandes villes où nous étudions ou travaillions, nous sentions vraiment ton désir de passer du temps avec nous, de discuter, d’échanger, de passer de bons moment. Et ça, c’est vraiment spécial! Merci tante Sylvie.
Passe une bonne fête et ne pleure pas trop.
Et à vous tous, dans la salle, mangez une bonne poutine à ma santé! Je pense à vous!
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