lundi 13 août 2007

Semaine 1: Ouagadougou la capitale!

Quelques jours ont déjà passé. Niveau santé, tout va bien. Moralement, numéro un aussi! Dans quelques jours je me rendrai à Ouahigouya, la ville ou je vais travailler pour la prochaine année. Mais pour l’instant, je reste à Ouagadougou pour me familiariser un peu plus avec le pays, les gens et pour apprendre un peu plus de mooré.

La première journée fut vraiment enrichissante. Par contre, j’ai eu l’impression de n’être qu’un spectateur de tout ce que j’ai vu. Les derniers jours m’ont permis de me mettre un peu plus hors de ma zone de confort.

Pierre-Olivier contribue beaucoup à mon apprentissage de la langue et je le remercie. J’ai aussi rencontré Rémi, un autre stagiaire d’Ingénieurs sans frontières (ISF) en début de semaine. C’est drôle de se retrouver au Burkina Faso, un milieu que je connais très peu, et avoir une discussion avec lui. C’est un environnement que lui connais très bien alors que moi j’apprend à chaque seconde. En même temps, on discute et je partage mes expériences de présidence de la section étudiant d’ISF. J’espère avoir répondu à quelques-unes de ses questions malgré le fait qu’il est attrapé pour la première fois (chanceux!) le paludisme lors d’un voyage à Kongoussi.

Nous sommes donc assis dans sa cour et Rémi décide alors de nourrir ses poules… Les chèvres s’en mêlent et hop, Rémi se lèvent, ramassent un soulier et le lancent en direction des chèvres…&*%%*?& de chèvres! Toujours en train d’essayer de voler la nourriture des poulets! Moi je regarde et je ris vraiment beaucoup. C’est le quotidien de Rémi! Il doit surveiller les chèvres à chaque fois pour ne pas qu’elles prennent la nourriture des poulets!

Deux jours plus tard, je vois Florian, un autre volontaire long terme comme moi, qui lui est à Ouagadougou depuis le mois de mars déjà. Il décide de me faire visiter un marché. J’apprends ses trucs pour se débarrasser des vendeurs un peu trop demandant. C’est dommage parce que j’ai l’impression que pour 20 vendeurs sympathiques, il y en a un seul qui te suit partout et rend ta visite moins agréable. L’humour avec les vendeurs est un art qu’on apprend à maîtriser! Ce qui est particulièrement drôle c’est les articles qu’ils vendent. On a vraiment essayer plusieurs fois de me vendre des fers à repasser, des pantalons vraiment affreux, des petits fusils en plastiques ou mêmes des antennes de télévision! Je suis également fasciné par leur patience. Nous mangeions à un comptoir extérieur et un vendeur de ceintures est venu se poster en arrière de nous sans bouger pendant trois minutes. Si le responsable du resto ou toi ne lui dit pas trois fois « merci ça va », rien à faire, il va rester! Mais au-delà de l’aspect comique de la situation c’est important de voir ce qui pousse ces gens à faire cela. Est-ce parce qu’on est blanc? Peut-être, mais pas uniquement. Beaucoup de gens plus fortunés de Ouagadougou se font approchés. C’était très important pour moi de rester poli car il est bien possible que ces jeunes adultes dépendent des ventes de la journée pour pouvoir se nourrir eux-mêmes et leur famille.

Plus tard, on marche face à face avec une dame qui en nous voyant dit quelque chose en mooré que nous ne comprenons pas et me touche en me donnant un coup de doigt! Florian me demande : « Mais qu’est-ce qu’elle a fait? » Je réponds qu’elle m’a touché…Mais pourquoi?...Ha! Je ne sais pas! On rit de ça ensuite. Peut-être nous leur avons apporté la chance qui sait!

À la prochaine! Et continuez les commentaires! Je les lis tous et ça m’encourage beaucoup. Si vous avez des questions allez-y aussi!

(photo: PO me montre comment faire le lavage. Même c'est pas toujours facile d'expliquer que nous voulons essayer de laver nos propres vêtements, on l'a finalement fait sans problème!)

Précaution de la semaine : Si vous traiter votre filet anti-moustique, c’est pas une bonne idée de se frotter les avant-bras dessus lorsque vous essayer de réparer les petits trous. Pourquoi? Parce que ça pique vraiment toute la nuit!

Défi du jour : je lance le défi à tous les lecteurs de me donner une exemple de réplique que l’on dire aux vendeurs libres dans les rues. Règles simples à respecter : la réplique doit être respectueux et acheter ce qu’il vend n’est pas une option. Désolé! Je vous promets d’essayer les deux meilleures répliques à ma prochaine visite au marché!

Première journée!

J’y avais beaucoup pensé, mais je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. J’ai lu plusieurs blogues d’autres volontaires et eu plusieurs conversations avec d’autres volontaires. Ya rien à faire! La première journée à Ouagadougou, la capitale, fut un concentré d’informations et de découvertes.

Commençons par le commencement. À Paris, je prends le train de banlieue m’amenant à l’aéroport Charles de Gaules. Dans mon wagon, des touristes ont l’air d’avoir passé du bon temps, et d’avoir dépensé beaucoup d’argent! En arrivant au bon terminal, mes premières attentes ont été satisfaites. La file pour enregistrer mes bagages étaient assez chaotiques et la fouille pas trop sévère. Dans la salle d’attente, j’attends l’avion seul. Je trouve ça un peu dur de ne pas pouvoir partager mes pensées avec quelqu’un.

Pour se rendre à l’avion, on est tassé dans un bus et je remarque le ciel orangé vif. Ha! Ça correspond exactement à mes premières pré-conceptions de l’Afrique : un ciel orange avec un bus rempli de monde! Je suis surpris de voir si peu d’africains. Ils sont au maximum une dizaine sur plus de 100 voyageurs. Le reste, que des blancs. Un groupe de cirque, des voyageurs style safari (chapeau de chasse, trousse à la taille…), des scouts français, des jeunes de 18 ans environ sans doute en voyage ou en mission de coopération…ou un mélange des deux! Je me demande bien ce qu’ils vont y faire tous ces Nassara! (le blanc en langue moré).

J’arrive à Ouaga à 2h30 AM! Dans ma tête, j’espère que Pierre-Olivier, un stagiaire d’Ingénieurs sans frontières (ISF) n’a pas oublié le rendez-vous à l’aéroport parce que je n’ai aucune idée quoi faire sinon. Quand j’entends « Michaud! », je suis soulagé!

Je serai hébergé chez un collègue de travail à Pierre-Olivier. Il s’appelle Olivier, sa femme Martine et leur fils Adile. Il m’ont très bien accueilli et m’ont fait découvrir la nourriture burkinabé, un excellent plat de riz-sauce. Mon premier repas burkinabé fut un vrai délice. Riz avec une sauce tomate dans laquelle mijotent des cubes de moutons. C’est bon!

Le lendemain, on se rend au travail. C’est fou! En sortant avec la voiture du premier chemin de terre, on voit l’agitation dans les rues. Ça sent…l’essence! En partant du bord de la route, on retrouve les ânes. Ensuite, les vélos dépassant les ânes, les motos vont la course au vélo, les voitures dépassent finalement les motos. Tout ça les deux cotés de la rue! Je me demande bien qu’est-ce qui arriverait si tous les dépassements arrivaient en même temps! Non, je ne veux pas imaginer!

J’ai évidemment droit à mon premier « Nassara! Nassara! » ou « Le blanc! ». Il faut dire que nous faisons assez contraste dans cet environnement. J’accompagne aujourd’hui au bureau Pierre-Olivier Lepage, un volontaire d’ISF, et Olivier, un employé d’Afrique Verte, une organisation travaillant au Burkina Faso. Le soir en revenant, la scène n’a pas changé, mais de ma perspective, le décor n’est plus le même. À un croisement de rue, j’aperçoit une vieille auto se faisant pousser pour démarrer sur la compression…Et un, et deux et trois….c’est parti! Il est très probable que cette automobile soit condamnée à se faire pousser toute sa vie! Je suis probablement la seule personne dans un kilomètre à la ronde à trouver cette scène particulière!

C’est pas mal ça pour la première journée. Je m’excuse à l’avance pour l’absence de photo. Vous comprendrez que la première image que je veux donner n’est pas celle du blanc prenant des photos de tout et de rien. Je vais attendre de développer plus de relations avec les gens avant de faire ça.

jeudi 2 août 2007

Grosse formation!

Merci pour les commentaires! C'est vraiment apprécié! Petite anecdote en passant; je suis présentement en transit à Paris pour 4 jours et j'ai remarqué un système de prêt de vélo assez incroyable. C'est géré par la ville. À plus de 700 endroits dans Paris, ils sont un espace de stationnement réservé avec une vingtaine de vélo identique. Avec un abonnement mensuel, n'importe qui peut emprunter le vélo pour 30 minutes pour se rendre à n'importe quel autre endroit dans la ville ou tu n'as qu'à le rebarrer dans un autre stationnement. Il parait que les taxis n'apprécient vraiment pas, mais c'est vraiment pratique! Vraiment trop motivé, Boris (volontaire ISF et français en même temps!) et ses amis de Paris avons testé ce tout nouveau servive. Wow! un vélo d'un moins 20 Kg qui se balade dans le caferour girotoire en plein milieu de la place de la Bastille, tasse-toié mononcle! Première expérience parisienne assez marquante!

Donc jusqu'ici, je vous ai présenté les raisons qui m’ont motivés à travailler au Burkina Faso, un pays en voie de développement avec Ingénieurs sans frontières. Cette fois, je vous raconte ma formation d’un mois à Toronto.



La tour du CN, les Blue Jays, la pollution, le smog et les bouchons de circulation. C’est à peu près l’image que j’avais de Toronto avant d’y arriver. Après un mois de formation, ma perception a passablement changé. C’est maintenant un endroit où j’ai appris à mieux me connaître et acquérir des outils essentiels à mon travail outre-mer. Plus motivé que jamais à entamer cette aventure, les huit autres volontaires et moi avons rempli notre sac à dos de connaissances sur le développement, d’outils très pratiques à notre travail et de moyens pour mieux se connaître soi-même. Nous sommes passés de la définition de la pauvreté rurale et sa complexité, à des techniques d’interview en passant par des études de projets de développement. Très intéressant! Tout le groupe a su contribuer à mon apprentissage et j’espère avoir fait de même pour eux. Dans quelques jours, nous seront tous envoyés au quatre coin de l’Afrique.


Le rapprochement entre les volontaires a sans doute été rendu possible grâce la maison dans laquelle nous avons séjourné tout le mois. Ce fut un moyen de créer un lien et un esprit de communauté entre les volontaires. Une « maison » qui me fait étrangement penser aux « cages à poules » du boulevard Blanche à Baie-Comeau, c’est-à-dire étroit avec trois étages. Les moments forts ont certainement été les soupers communautaires et les deux journées passées dans un camping afin que tout le monde puisse faire connaissance. J’ai, entre autre, eu la chance durant cette fin de semaine d’apprécier le confort d’un sol rocailleux, étant donné que je n’avais pas de matelas!


Les moments moins intéressants ont sans doute été les files interminables pour la douche matinale et l’invasion de punaises qui nous a forcé à laver tous nos vêtements et draps! Mis à part ce petit détail, ce mois fut sincèrement une occasion de partage d’expérience très enrichissante.

À la veille de mon départ pour l’Afrique, beaucoup de questions demeurent par contre sans réponse.

Comment vais-je m’intégrer à ma communauté d’accueil?

Est-ce que je saurai éviter le piège de juger une culture que je ne connais pas au lieu d’essayer de la comprendre?

Comment je vais être en mesure d’ajouter de la valeur à une organisation locale travaillant déjà dans la région depuis plusieurs années?

Comment montrer ce que je peux apporter tout en restant humble?

Comment, en tant occidentaux, vais-je pouvoir comprendre la réalité d’un fermier burkinabé, vivant sûrement avec moins de 2$ par jour?

(image: dernière période de réflexion personnelle avant le départ. Nous avons
écrit notre "stand", c'est-à-dire une promesse
que l'on fait envers nous-mêmes et les gens que nous souhaitons aider)


Malgré ce questionnement, je quitte le Canada avec un niveau de motivation dans le tapis et une confiance qui me permettra, je l’espère, de trouver la force nécessaire d’affronter les obstacles qui m’attendent. On se donne rendez-vous au Burkina Faso!